Minimiser l’impact énergétique de la construction en utilisant des matériaux locaux
Lors de la construction d’infrastructures communautaires, il nous tient à coeur de minimiser l’impact sur l’environnement. L’énergie nécessaire à la fabrication et au transport des matériaux peut non seulement augmenter de façon significative les coûts de construction mais surtout avoir un impact non négligeable sur l’environnement.
Le calcul de l’énergie grise prend en compte l’analyse du cycle complet de vie du produit : conception, extraction et transport des matières premières, transformation des matières et fabrication du produit, commercialisation, transport, usage et mise en œuvre et enfin, son recyclage éventuel. De ce point de vue, les matériaux locaux peu ou non transformés ont un net avantage sur les autres : la pierre, la terre, l’argile, la paille, le bois ou la laine sont des matériaux de construction qui peuvent à la fois répondre aux exigences modernes de la construction et qui ont une énergie grise très faible.
Dans les régions reculées du centre de l’Afghanistan, les distances de transports font grimper les coûts de l’énergie grise. La production de certains matériaux de construction contribuent à faire gonfler la facture énergétique et a un impact négatif sur l’environnement. L’utilisation de la pierre a ainsi été favorisée à celle de la brique en terre cuite dans la majorité des constructions de Nai Qala. Bien que l’argile soit un matériau disponible en quantité presque illimitée et entièrement recyclable, la cuisson de la terre est un processus énergivore, pouvant durer jusqu’à plusieurs jours, à des températures dépassant les 1000 degrés. Les fours sont parfois alimentés par du combustible fossile mais le plus souvent par du bois de régions déjà très arides, ce qui contribue à la déforestation.
Lors du choix de l’entreprise de construction et de la signature des contrats, les matériaux de construction sont soigneusement sélectionnés afin d’apporter sécurité et confort aux futurs utilisateurs du bâtiment tout en minimisant l’impact sur l’environnement. L’école de Sokthagi est ainsi construite à partir de pierres extraites des montagnes environnantes et qui sont taillées sur place à la bonne dimension. Le gravier et le sable utilisé pour le mortier viennent de la rivière toute proche. Seul le bois pour la charpente, les fenêtres et les portes est transporté depuis d’autres provinces. La provenance des matériaux favorise ainsi l’écobilan positif de la construction.