La faible qualité de l’enseignement dans les zones rurales reculées du pays est une constante préoccupation pour Nai Qala qui s’est engagé, cet hiver, à soutenir à nouveau un projet de formation.
Après avoir soutenu depuis 2016 des projets de formation continue des enseignants dans les écoles construites par l’Association, Nai Qala s’est une fois encore engagée pour la qualité de l’enseignement au travers d’un nouveau projet. Ce programme, organisé en partenariat avec une ONG française, vise à améliorer les compétences en langues et en sciences fondamentales, ainsi que les aptitudes pédagogiques d’une dizaine d’enseignants des écoles de Dewan et Safed Ghaow.
Au cours des quatre dernières décennies, l’Afghanistan a souffert d’un grave conflit ; la guerre a détruit toutes les infrastructures et paralysé le système éducatif. En même temps, il faut se rappeler qu’avant même la guerre, de nombreuses régions du pays ont longtemps été négligées par les gouvernements centraux afghans. L’investissement dans l’éducation a été limité à certains centres urbains et de nombreuses autres régions ont été oubliées.
La mauvaise qualité de l’éducation est donc aujourd’hui un sujet de préoccupation, résultant à la fois de la guerre et de l’isolement des zones rurales qui a précédé. Les principales raisons de ce problème sont la pénurie d’enseignants professionnels, le manque de matériel pédagogique, l’environnement inapproprié des salles de classe et les menaces à la sécurité dans certaines régions. En outre, les rapports indiquent également que l’approche centrée sur l’enseignant est toujours pratiquée et que les châtiments corporels peuvent être courants dans certaines écoles.
Malgré les progrès réalisés dans le renforcement des capacités des enseignants, plus de la moitié d’entre eux ne possèdent pas les qualifications et les compétences pédagogiques requises, ce qui est considéré comme un défi majeur pour une éducation de qualité en Afghanistan. Duria, une jeune enseignante qui a suivi le cours le confirme : « Je suis diplômée de la faculté des sciences sociales, mais j’ai obtenu un poste de professeur de mathématiques à l’école de Dewan, car il n’y avait pas d’emploi en sciences sociales pour moi ».
Un partenariat avec une autre ONG
Le nouveau projet de Nai Qala a été mené en partenariat avec l’ONG française AFRANE (Amitié Franco-Afghane), qui en 2002 déjà, avait signé avec le Ministère de l’Éducation des protocoles dans le but d’organiser des formations pour le personnel enseignant dans les écoles qu’elle soutient. Chaque année pendant les mois d’hiver, AFRANE organise une formation intensive pour les professeurs du district de Waras. La formation se déroule généralement de janvier à mi-mars, lorsque les élèves n’ont pas cours en raison des conditions météorologiques extrêmes. Les enseignants sont accueillis depuis 2015 dans des locaux construits à cet effet par AFRANE, et y sont nourris et logés car l’éloignement et la neige rendent impossibles les déplacements quotidiens vers leur domicile.
Une centaine de professeurs des écoles du district participent à cette formation hivernale durant laquelle ils sont non seulement logés en internat mais surtout formés en langues (dari, anglais), en sciences fondamentales (maths, physique) et informatique. La formation est dispensée par des formateurs qualifiés, en fonction du savoir-faire et du niveau de la centaine d’enseignants présents, et comporte cinq heures d’enseignement par jour, conformément au programme approuvé par le ministère de l’éducation et spécialement conçu pour améliorer les connaissances théoriques. Les enseignants reçoivent en outre un soutien personnalisé le soir. « Comme les enseignants participants venaient de différentes écoles du district de Waras, ce fut une excellente occasion d’échanger nos idées et d’apprendre les uns des autres « , a commenté M. Amir, lui aussi enseignant à l’école de Dewan.
10 enseignants d’écoles construites par Nai Qala en formation
Les 10 enseignants de Nai Qala du district de Waras qui ont profité de cette formation de renforcement des capacités ont été identifiés par les responsables du projet, en étroite coopération avec la direction de l’éducation provinciale. Les 10 enseignants de Dewan et Safed Ghaow, hommes et femmes, ont eu deux mois pour améliorer leurs connaissances académiques et leur compétences pédagogiques.
La plupart des enseignants ont suivi une formation très sommaire et/ou sans rapport avec la matière qu’ils enseignent ; aussi il n’est pas étonnant qu’ils montrent des lacunes importantes dans leur propre matière. Une révision générale ne peut être que bénéfique. Duria, la jeune enseignante avec une formation en sciences sociales, conclut après 2 mois de formation : « Maintenant, je suis très fière et motivée d’améliorer mes connaissances et de continuer mon travail de professeur de mathématiques ».
L’obtention d’une éducation de qualité est le fondement du développement durable, c’est pourquoi l’augmentation du nombre d’enseignants qualifiés reste l’une des priorités des objectifs du développement durable et du ministère de l’éducation. Grâce à ce programme plus de 750 élèves des écoles de Dewan et Safed Ghaow bénéficieront de meilleures conditions d’apprentissage.