Un dispensaire mettant l’accent sur les femmes

Dans le projet du dispensaire de Nawur, les mÚres et les bébés sont la cible prioritaire de Nai Qala.

Alors que les hommes ayant un problĂšme de santĂ© peuvent se dĂ©placer en ville pour se faire traiter dans un hĂŽpital, la situation des femmes est beaucoup plus difficile, surtout dans les rĂ©gions isolĂ©es du centre de l’Afghanistan. Lorsqu’elle est malade, une femme doit toujours ĂȘtre accompagnĂ©e Ă  l’hĂŽpital par au moins une parente et un homme de la famille. Si elle a de enfants, elle doit les laisser chez elle pour se faire soigner. Certains problĂšmes de santĂ© nĂ©cessitent un sĂ©jour de longue durĂ©e Ă  l’hĂŽpital et d’autres peuvent exiger un suivi mĂ©dical de plusieurs mois. Les familles hĂ©sitent ainsi souvent Ă  payer les frais d’une hospitalisation prolongĂ©e ce qui peut retenir les femmes de se dĂ©placer jusqu’au dispensaire ou un hĂŽpital Ă©loignĂ©s. L’absence d’un centre de soin Ă  proximitĂ© devient un facteur Ă©levĂ© de mortalitĂ© infantile et maternelle et c’est une des raisons pour laquelle l’association Nai Qala a construit le dispensaire de Nawur.

InaugurĂ© en novembre 2011, le dispensaire compte aujourd’hui 11 employĂ©s fournissant des services de santĂ© pour un bassin de population de 20 000 personnes. Depuis sa crĂ©ation,  plus de 60’000 consultations ont Ă©tĂ© donnĂ©es, dont plus de 11’000 dispensĂ©es Ă  des enfants et 750 bĂ©bĂ©s y ont vu le jour (donnĂ©es de dĂ©cembre 2017).

L’ Association Nai Qala est fiĂšre d’avoir Ă©tĂ© en contact direct avec le MinistĂšre de la SantĂ© Publique depuis le dĂ©but du projet.  Le partenariat d’origine courait de 2012 Ă  2016, mais, Ă©tant en contact Ă©troit avec le MinistĂšre, l’association a saisi l’opportunitĂ© de s’engager dans le difficile processus de sĂ©lection couvrant la pĂ©riode de support 2015 Ă  2020. Les efforts ont portĂ© leurs fruits et l’administration du dispensaire de Nawur a Ă©tĂ© officiellement transmise au MinistĂšre de la SantĂ© en juin 2015. L’exemple du centre de santĂ© de Nawur a Ă©tĂ© citĂ© dans de nombreuses rĂ©unions officielles et a montrĂ© qu’il Ă©tait possible de fournir des services de santĂ© Ă  l’une des rĂ©gions les plus isolĂ©es d’Afghanistan.

Les femmes de la rĂ©gion de Nawur sont gĂ©nĂ©ralement  à la tĂȘte d’une famille nombreuse; il est mĂȘme rare de voir, dans les rĂ©gions rurales, un couple ayant moins de cinq enfants. La plupart des familles en ont davantage, et il n’est pas inhabituel d’avoir jusqu’à 12 enfants. Compte tenu des limitations Ă©conomiques pourquoi les parents ont-ils donc de si grandes familles? Le taux de survie infantile est faible, et on peut aisĂ©ment comprendre que les parents dĂ©cident d’avoir de nombreux enfants afin d’augmenter les chances que certains puissent vivre. De plus, les soins trĂšs limitĂ©s, Ă  la fois pendant la grossesse et pendant la pĂ©riode post-partum, font courir des risques aux mĂšres et aux nouveaux nĂ©s.

Diminuer ou Ă©liminer les risques rĂ©duit, chez les parents, l’angoisse de la mortalitĂ© infantile et, par consĂ©quent,  permet de limiter le nombre de grossesses. La prĂ©sence d’un dispensaire est indispensable Ă  la rĂ©duction de ces risques omniprĂ©sents.

En 2017, 3156 femmes et 1022 enfants ont Ă©tĂ© vaccinĂ©s au dispensaire. Quelque 13 000 visites ambulatoires ont eu lieu pour toute une sĂ©rie de problĂšmes de santĂ© qui, sans centre de soin, seraient restĂ©s sans traitement jusqu’Ă  ce qu’ils soient devenus beaucoup plus graves.  Les dossiers du centre recensent 125 cas de malnutrition grave recevant des soins mĂ©dicaux; en outre, quelques 175 patients de Nawur ont Ă©tĂ© redirigĂ©s vers d’autres Ă©tablissements de santĂ© pour un traitement plus spĂ©cialisĂ©.

Les populations locales apprĂ©cient la valeur du dispensaire– davantage de femmes et de bĂ©bĂ©s survivent – et chacun est dĂ©terminĂ© Ă  en profiter.