Première rentrée pour 180 petits Afghans

Alors que la plupart des enfants de l’hémisphère nord sont en pleines vacances d’été, 180 jeunes enfants âgés de 4 à 6 ans ont étrenné leur première rentrée ce mois de juillet.

Préparation du matériel

La présidente de Nai Qala, Taiba Rahim et les employés du bureau de Kaboul n’ont pas chômé ces dernières semaines. Plusieurs centaines de kilos de matériel ont en effet été rassemblés à Kaboul pour équiper les classes.

Ce sont des dizaines de chaises, plusieurs étagères, coffres à jouets, tableaux blancs mais aussi tapis, le tout multiplié par 7, qui ont été envoyés dans 7 villages des régions montagneuses de Ghazni (proche des écoles de Sada, Ghow Murda et Nai Qala).

En plus de l’ameublement, du matériel scolaire en grande quantité a aussi été acheté et transporté ; ce sont, entre autres,:

  • des dizaines de kilos de plots en bois fabriqués pour l’occasion par des menuisiers locaux;
  • des jouets, jeux de construction, des petites voitures, de la dînette, des ballons et biens d’autres;
  • du papier, du carton, des crayons de couleur, de la peinture;
  • du matériel hygiénique de base tels savons, brosses à dents et dentifrice.

Le team de Kaboul, représenté par MM. Qeyam et Ali Reza s’est impliqué à 200% dans l’installation des classes, non seulement depuis la capitale où ils ont organisé soigneusement toute la logistique et où ils se sont assurés que le matériel acheté était correctement emballé pour subir les aléas du transport sur des routes parfois très cahoteuses mais aussi sur le terrain. Qeyam a passé un mois complet dans les villages pour s’assurer que tout le matériel était bien arrivé et distribué, et que chaque classe était parfaitement installée. Chaque village est séparé par une distance de 20 minutes à 1 heure de voiture; pour relier le premier au dernier village, il faut compter 4 heures de route.

Formation accélérée pour les enseignantes

Après un processus de recrutement où plus de 55 candidates se sont présentées, le team de Kaboul a retenu 9 jeunes femmes. Celles-ci sont des filles diplômées des 3 premières écoles  construites par Nai Qala, souvent célibataires ou parfois déjà mariées, et qui sont titulaires d’un diplôme d’une haute école (université ou autre). Comme les perspectives d’emplois dans ces régions reculées sont minimes, la création de classes d’éducation de la petite enfance ouvre de nouvelles perspectives d’emploi.

C’est à Zewar, une des deux enseignantes des classes d’éducation de la petite enfance ouvertes en 2017, qu’est incombée la responsabilité d’organiser un atelier de 3 jours pour donner quelques bases de pédagogie aux nouvelles recrues. Zewar avait elle-même bénéficié d’un atelier pratique d’une semaine, suivi par un autre en cours d’emploi, avant d’enseigner aux petits. Pour les jeunes femmes, l’atelier était la première expérience du genre de leur vie.

En plus de cette formation expresse, Zewar suivra au jour le jour les nouvelles enseignantes dans leurs classes respectives. Elle se rendra dans chaque village, en voiture accompagnée d’un chauffeur expérimenté, pour encourager, guider et soutenir chacune des maîtresses dans leur nouvelle expérience.

Lors de l’atelier de formation, les jeunes femmes ont découvert le matériel pédagogique mais ont pu aussi se familiariser avec les jeux et jouets divers. Cette formation a aussi été l’occasion de tester pour la première fois des jouets, auxquels elles n’avaient pas eu accès lorsqu’elles étaient petites. Une découverte émouvante !

Implication de la communauté locale

L’implication de la communauté locale est essentielle dans le projet. Chaque communauté a en effet mis à disposition la meilleure salle du village afin de créer des conditions d’apprentissage adéquates. Dans certains cas, si les tapis apportés par Nai Qala ne recouvraient pas tous les sols, les villageois ont mis à disposition de la moquette pour couvrir les parties manquantes. La communauté a pris très à cœur l’installation du matériel, participant au déchargement, déballage et aménagement.

Chaque village a attendu avec impatience l’arrivée de Qeyam; toute la communauté des hommes, des femmes, des enfants s’est rassemblée, prête à offrir son aide pour  transporter le matériel, arrimer le panneau informant du projet au bord de la route ou encore aménager la classe.

Ce qui ne se voit pas

La mise en place d’un projet d’une telle envergure nécessite des mois de préparation. Ce sont en effet de nombreuses visites auprès des ministères central et provincial, et des heures de négociations avec les villageois qui ont été nécessaire pour assurer la durabilité du projet. Un accord a été signé avec le gouvernement pour assurer le suivi au-delà des 3 premières années de fonctionnement; des accords avec chaque communauté locale ont été conclus pour assurer la mise à disposition des locaux où les cours seront dispensés.

Chaque organisation opérant dans le domaine de l’éducation doit impliquer le ministère de l’éducation puisque celui-ci se porte garant du plan national d’éducation. Par conséquent, le gouvernement surveillera les progrès du projet et formulera également des suggestions constructives à son propos. Le ministère de l’éducation, par le biais de sa direction au niveau provincial, s’est donc engagé à assurer le suivi pour s’assurer que le projet fonctionne en s’appuyant sur la communauté et pour gérer les classes d’éducation de la petite enfance en terme de ressources humaines, après 2020.

La rentrée scolaire

Ce sont au total 180 enfants qui ont participé à leur première rentrée scolaire. Le projet d’éducation de la petite enfance de Nai Qala, touche 9 classes de 9 villages : 7 nouvelles classes qui se sont ajoutées aux 2 classes déjà initiées lors de la rentrée de l’été 2017.

Les petits, entre 4 et 6 ans, apprendront non seulement à lire et à écrire mais aussi à imaginer et à se développer par le jeu et les activités artistiques. La classe d’éducation de la petite enfance est aussi l’occasion pour ces jeunes enfants de se sociabiliser et apprendre quelques bonnes manières et les bases l’hygiène.

Après quelques jours seulement de cours, les retours sont déjà très positifs. Les parents affirment qu’ils n’ont pas de problème à réveiller leurs enfants tôt le matin, ce qui n’était pas forcément le cas avant la rentrée. Les habitants des 9 villages sont très heureux et font en sorte que le programme se passe bien. Les enseignantes sont super motivées et la joie se lit sur les visages des enfants.

Pour en savoir plus sur Nai Qala et l’éducation de la petite enfance, c’est par ici.

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