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Le projet d’éducation pré-primaire de Nai Qala prend de l’ampleur

Succès de l’enseignement pré-primaire

L’éducation de la petite enfance donne non seulement aux enfants une longueur d’avance à l’école, mais elle jette également les bases de leur réussite scolaire à long terme. Les bienfaits que les enfants retirent d’un tel programme les accompagnent tout au long de leur scolarité. Les enfants qui ont suivi les cours pré-primaires servent également de modèles au sein du système scolaire et motivent et aident les autres. Le programme contribue directement à la diminution du taux de décrochage scolaire.

Collaboration entre l’école pré-primaire et l’école primaire

Nai Qala crée un lien avec les écoles primaires gérées par le gouvernement local et aide à améliorer l’efficacité et l’efficience globales des écoles primaires.

Nai Qala est conscient de l’importance de combler cet écart et non seulement prépare les jeunes enfants à l’école par l’apprentissage et le développement, mais organise également des ateliers de collaboration pour les enseignants des écoles pré-primaires et les instituteurs des écoles primaires de première année. De cette façon, Nai Qala contribue à la préparation à l’environnement scolaire des enfants. Cette forte collaboration entre les enseignants, les parents, les élèves et la communauté est l’un des facteurs déterminants des programmes de Nai Qala.

Nous avons également remarqué que l’introduction de l’enseignement pré-primaire a un impact sur la famille dans son ensemble, car les enfants partagent leurs connaissances et leur savoir-faire à la maison de telle sorte que leurs parents puissent les appliquer avec leurs autres enfants, nourrissons et tout-petits. Toute la famille en bénéficie et est incluse dans le programme.

Objectifs de développement durable

NQA est fière de contribuer à la réalisation des objectifs des Nations Unies en matière de développement durable, en particulier ceux qui concernent l’éducation et l’égalité des sexes.

L’éducation de la petite enfance est fondamentale pour le développement de l’enfant, pour le système éducatif et pour la société dans son ensemble.

L’un des objectifs secondaires de ce programme est de renforcer l’autonomisation des femmes, les jeunes femmes jouant un rôle clé dans la mise en œuvre des projets en tant qu’enseignantes et superviseures.

Après le succès du programme d’éducation préscolaire initié par Nai Qala en 2017, le programme sera élargi au cours des prochaines années. Cette année marque la première étape avec la mise en place de 14 classes pré-primaires supplémentaires. Grâce à ce programme, Nai Qala accompagne les enfants dans l’importante transition du milieu familial à celui de l’école formelle.

Atelier de formation pour les enseignants du préscolaire

L’Association Nai Qala a récemment organisé un atelier pour améliorer les capacités des enseignants du préscolaire travaillant dans les villages de la région de Nai Qala.

L’Association Nai Qala a organisé dans les locaux de l’organisation à Kaboul, au début du mois d’avril, un atelier pour améliorer les capacités des enseignants du préscolaire travaillant dans les villages de la région de Nai Qala. Huit enseignants ont participé à la formation et approfondi leurs connaissances sur les objectifs du cycle préscolaire, l’importance de la pédagogie active, les droits des enfants, la durabilité, les méthodes pédagogiques efficaces, les groupes de jeu dans la communauté, le rôle et l’importance de la communication. Tous les sujets ont été activement discutés et illustrés par les expériences quotidiennes des enseignants.

L’école enfantine est un concept nouveau en Afghanistan

L’éducation préscolaire est un concept très nouveau en Afghanistan. Les gens ne savent pas ce qu’est l’école enfantine (école maternelle) et ne sont donc pas conscients de son importance pour le développement de l’enfant d’un point de vue éducatif, émotionnel et comportemental. Les enseignants ont mis l’accent sur la façon dont l’éducation préscolaire des jeunes enfants prépare le terrain pour l’éducation formelle ultérieure, mais aussi pour les enfants en tant que futurs citoyens. L’importance du jeu a été largement discutée et reconnue comme un moyen d’inculquer des changements de comportement. Le jeu à l’école enfantine donne aux enfants l’occasion de collaborer, de faire des réalisations dont ils sont fiers, d’apprendre la patience et de partager. Les enseignants ont été impressionnés par le potentiel qu’offre le jeu pour favoriser le changement. 

Le droit de l’enfant est un sujet qui a suscité un grand intérêt de la part des participants. « Les enfants ont des droits », « Les enfants doivent être respectés comme tout autre être humain  » étaient des phrases récurrentes parmi les participants. Les enseignants ont découvert comment améliorer leur comportement avec les enfants d’âge préscolaire.

Les enseignants ont fait preuve d’un grand enthousiasme pour leur travail quotidien et d’une grande motivation pour leur rôle éducatif, et ont partagé de nombreuses anecdotes. Tous ont été très heureux de participer à cet atelier. Ils ont beaucoup appris sur le développement de l’enfant et l’éducation préscolaire, mais aimeraient approfondir leurs connaissances et recevoir plus de formation en cours d’emploi à l’avenir

Impressions d’un participant

Qasem, la dernière recrue de l’organisation, a également participé à l’atelier, à la fois comme participant et comme formateur. Il partage son sentiment sur le stage :

« L’atelier préscolaire a été l’une des expériences les plus utiles que j’aie jamais eues. Bien que le séminaire ait été conçu pour améliorer les compétences des enseignants du préscolaire, j’ai aussi beaucoup appris dans cet atelier. Comme l’éducation préscolaire en est encore à ses débuts en Afghanistan, je n’ai jamais eu l’occasion d’acquérir une connaissance aussi approfondie de l’éducation préscolaire et de son rôle dans le développement des enfants. L’atelier m’a donné l’occasion de me familiariser avec le préscolaire, ses valeurs et son importance pour le développement des capacités des enfants à un âge plus avancé de leur vie.  

Cet atelier a été très agréable et enrichissant pour plusieurs raisons. D’une part, j’ai participé autant que possible à l’organisation et à la planification de l’atelier. D’autre part, c’était le premier atelier où j’ai eu l’occasion de présenter un sujet. Cette expérience m’a donné l’assurance d’avoir la capacité de m’adresser à un large public. De plus, cet atelier m’a donné confiance en moi et me motive à prendre la parole dans des grands séminaires, ou ateliers, au nom de Nai Qala.

Lors de cet atelier, j’ai découvert que les enseignants du préscolaire parlaient avec beaucoup d’intérêt et de motivation des enfants et des classes préscolaires… Et ça m’a vraiment impressionné. 

J’ai beaucoup appris de cet atelier sur l’éducation des enfants, le contenu et la philosophie de l’éducation préscolaire, les routines et j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt les histoires que les enseignants ont partagées sur leurs classes et leurs expériences quotidiennes avec les enfants. De plus, cet atelier a été très motivant pour moi et j’ai trouvé que le personnel de Nai Qala et les enseignants sont très engagés et travaillent sans relâche pour promouvoir l’éducation des enfants dans les zones rurales, et maintenant je me sens plus que jamais engagé à travailler plus dur pour ces communautés défavorisées. »  

Les effets insoupçonnés du programme d’éducation de la petite enfance

Les cours d’éducation de la petite enfance représentent beaucoup plus que les premières étapes de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture ou du calcul.

En 2017, Nai Qala ouvrait deux classes pilote d’éducation de la petite enfance pour des enfants de 4 à 6 ans. Le grand succès du projet a incité l’organisation à étendre le projet à 7 autres villages en 2018. Les cours préparent non seulement le terrain pour l’apprentissage du calcul, de la lecture et de l’écriture, mais offrent aussi des possibilités de développer la créativité, de s’amuser, de socialiser et d’apprendre des valeurs éthiques et comportementales. 

« Mon petit doigt m’a dit que » … ou l’impact du programme d’école maternelle de Nai Qala dans 9 villages de la province de Ghazni.

Après seulement quelques mois d’activité, des changements de comportement et d’attitude peuvent être observés chez les enfants fréquentant la classe et leurs familles. Ce blogue vous offre un petit florilège de changements concrets qui ont été suscités par le programme d’éducation de la petite enfance, des petits changements qui ont déjà un impact dans la vie des bénéficiaires. Ces courtes histoires sont énumérées sans ordre d’importance, car chaque changement a une signification et une valeur différentes. Chaque exemple est réel, mais notre politique de confidentialité nous empêche de compromettre le nom de nos sources et de nos bénéficiaires. C’est pourquoi mon petit doigt m’a dit…

  • Mon petit doigt m’a dit que les garçons et les filles ont beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Les activités de jeux ouvrent la voie à une plus grande équité entre les genres.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants apprennent la solidarité. Plusieurs enfants ont été vus en train de réconforter l’un d’eux sur le chemin de l’école et portant le sac de celui qui s’était égratigné le genou. S’entraider est l’une des nombreuses valeurs éthiques transmises dans le cadre du programme d’éducation à la petite enfance.
  • Mon petit doigt m’a dit que les mamans sont surprises de voir que leurs enfants font moins de sottises quand ils sont à la maison. Nous avons aussi entendu dire que certains jeunes garçons se comportent beaucoup mieux avec leur mère depuis qu’ils ont commencé à participer aux cours . Le respect et la tolérance sont des compétences sociales fondamentales que les enfants acquièrent à l’école.
  • Mon petit doigt m’a dit que les parents sont heureux de voir que leurs enfants mangent proprement à la maison et finissent leur assiette sans se plaindre. 
  • Mon petit doigt m’a dit que les petits garçons qui jouent à la dinette à l’école sont motivés pour aider à faire la cuisine maison. Certains frères et sœurs plus âgés sont étonnés de voir le petit frère aider la mère à ranger la table et à faire la vaisselle. Le programme permet aux enfants de résoudre les problèmes de base qu’ils rencontrent tous les jours.
  • Mon petit doigt m’a dit que les chaussures de la famille et des invités posées devant la porte d’entrée ne disparaissent plus mais sont fièrement alignées. 
  • Mon petit doigt m’a dit que les pères sont convaincus par le programme d’éducation de la petite enfance et qu’ils s’engagent à 100 %. Ils apportent du bois pour chauffer la classe.
  • Mon petit doigt m’a dit que les Lego et les jouets de construction ont beaucoup de succès. Il s’agit d’un nouveau type de jouets pour les enfants des zones rurales éloignées et d’un moyen idéal de développer leur créativité et leur imagination. Les jeux d’imitation (dînette, marchande, médecin) sont également très populaires chez les enfants. Les enfants qui participent aux cours profitent d’une atmosphère amicale et agréable où ils peuvent jouer en toute sécurité et faire de nouvelles expériences.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants font le lien entre ce qu’ils apprennent à l’école sur l’environnement et ce qu’ils appliquent à l’extérieur. Le programme pour la petite enfance vise à sensibiliser les enfants à leur propre personne, aux autres, aux objets qui les entourent, à la société et à la nature.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enseignants sont tous surpris de voir les progrès de leurs jeunes élèves au quotidien. La participation aux cours d’éducation de la petite enfance renforce les capacités d’écoute, d’expression orale, de lecture, d’écriture et de calcul, en fonction des capacités de chaque enfant.
  • Mon petit doigt m’a dit que les parents ont l’esprit tranquille quand leurs enfants sont en classe et peuvent se consacrer pleinement à leur travail pendant ce temps.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants ne font pas l’idiot quand ils sont en classe. Ils se comportent aussi bien que des images.
  • Mon petit doigt m’a dit que l’école a créé de nouvelles amitiés entre les enfants dont les familles ne se parlent plus… et que, par conséquent, le dialogue reprend entre adultes.

Formation d’éducatrices de la petite enfance

En Afghanistan, la formation des enseignants du pré-primaire est assurée par les ONGs

Bien qu’en Afghanistan le cycle pré-primaire fasse partie du plan national de l’éducation, il n’existe pas encore de formation officielle pour les enseignants et le soutien du gouvernement à l’éducation de la petite enfance reste plutôt limité. Ce sont ainsi des organisations non gouvernementales qui prennent le relais pour former des centaines d’enseignants chaque année et/ ou mettre en place des programmes d’éducation pré-primaire.

Parmi les ONGs actives sur le terrain, la Fondation Aga Khan bénéficie d’une expérience de plusieurs années dans l’éducation de la petite enfance en Afghanistan et dans d’autres régions du monde. Elle a ainsi établi, grâce à son réseau mondial, ses propres méthodes d’apprentissage et forme, chaque année, des centaines d’enseignants. Lors du lancement du projet de Nai Qala d’éducation de la petite enfance en 2017, deux futures éducatrices avaient suivi la formation dispensée par la fondation Aga Khan.

Au printemps 2018, Nai Qala a étendu son projet à 7 nouvelles classes et a recruté une dizaine de nouvelles enseignantes. La formation des jeunes femmes a été confiée à une « ancienne » du projet, Khatira, qui a organisé un séminaire de formation à partir des notions pédagogiques acquises lors de sa propre formation, et enrichies par son expérience. La méthode d’enseignement pour les classes de maternelle est centrée sur l’élève, les travaux de groupe et fait un usage extensif des cartes-flash : les petites cartes que tout étudiant a utilisé au moins une fois dans sa vie pour faire les révisions… pour les plus petits, on écrit un mot d’un côté et de l’autre on le représente par un dessin. Khatira assure aussi une fois par semaine un suivi auprès des nouvelles enseignantes, dans leur classe respective et les invite aussi à observer de temps en temps le déroulement de sa classe. Les enseignantes sont conscientes que les intérêts et les capacités des enfants varient considérablement au niveau préscolaire et que, par conséquent, des activités individuelles, en groupes soient prévues pour répondre aux besoins des enfants et promouvoir le développement des aptitudes cognitives, langagières, sociales, affectives et physiques. Dans les classes préscolaires, les possibilités d’exploration créative des enfants sont mises en équilibre avec les conseils des enseignants pendant les activités d’enseignement et d’apprentissage structurés.

Afin de compléter la formation pédagogique des enseignantes, Nai Qala a aussi organisé pour quelques éducatrices, un cours de premier secours en partenariat avec l’organisation non gouvernementale JRS (Jesuit Refugee Service). afin d’acquérir les bons réflexes, spécialement lorsque on s’occupe de jeunes enfants. Quatre étudiantes se sont rendues à Kaboul dans les locaux du JRS pour apprendre comment stopper une hémorragie, traiter une brûlure, mettre en place une attelle ou encore faire un bandage. Ce cours, pensé et dispensé par une infirmière retraitée suisse, a été très apprécié et les jeunes femmes qui ont participé ont reçu la mission de transmettre les connaissances nouvellement acquises non seulement à leur collègues restées sur place, mais aussi aux parents de leurs jeunes élèves.

Le plan stratégique national de l’éducation afghan 2017-2021 prévoit un nouveau diplôme spécialisé en développement de la petite enfance et en éducation primaire; malheureusement, par manque de moyen, le cursus n’est pas encore en place aujourd’hui. Cependant un tel objectif est la reconnaissance du rôle que des enseignants possédant des compétences spécialisées en matière d’enseignement et de développement ainsi qu’une bonne compréhension peuvent avoir un impact positif sur le taux d’abandon scolaire et assurer un apprentissage solide aux enfants du cycle primaire inférieur. En attendant la mise en place d’un programme officiel de formation pour les enseignants, les ONGs jouent un rôle important pour transmettre des notions de pédagogie et aborder les questions transversales telles que la santé, l’environnement et l’égalité des sexes.

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Première rentrée pour 180 petits Afghans

Alors que la plupart des enfants de l’hémisphère nord sont en pleines vacances d’été, 180 jeunes enfants âgés de 4 à 6 ans ont étrenné leur première rentrée ce mois de juillet.

Préparation du matériel

La présidente de Nai Qala, Taiba Rahim et les employés du bureau de Kaboul n’ont pas chômé ces dernières semaines. Plusieurs centaines de kilos de matériel ont en effet été rassemblés à Kaboul pour équiper les classes.

Ce sont des dizaines de chaises, plusieurs étagères, coffres à jouets, tableaux blancs mais aussi tapis, le tout multiplié par 7, qui ont été envoyés dans 7 villages des régions montagneuses de Ghazni (proche des écoles de Sada, Ghow Murda et Nai Qala).

En plus de l’ameublement, du matériel scolaire en grande quantité a aussi été acheté et transporté ; ce sont, entre autres,:

  • des dizaines de kilos de plots en bois fabriqués pour l’occasion par des menuisiers locaux;
  • des jouets, jeux de construction, des petites voitures, de la dînette, des ballons et biens d’autres;
  • du papier, du carton, des crayons de couleur, de la peinture;
  • du matériel hygiénique de base tels savons, brosses à dents et dentifrice.

Le team de Kaboul, représenté par MM. Qeyam et Ali Reza s’est impliqué à 200% dans l’installation des classes, non seulement depuis la capitale où ils ont organisé soigneusement toute la logistique et où ils se sont assurés que le matériel acheté était correctement emballé pour subir les aléas du transport sur des routes parfois très cahoteuses mais aussi sur le terrain. Qeyam a passé un mois complet dans les villages pour s’assurer que tout le matériel était bien arrivé et distribué, et que chaque classe était parfaitement installée. Chaque village est séparé par une distance de 20 minutes à 1 heure de voiture; pour relier le premier au dernier village, il faut compter 4 heures de route.

Formation accélérée pour les enseignantes

Après un processus de recrutement où plus de 55 candidates se sont présentées, le team de Kaboul a retenu 9 jeunes femmes. Celles-ci sont des filles diplômées des 3 premières écoles  construites par Nai Qala, souvent célibataires ou parfois déjà mariées, et qui sont titulaires d’un diplôme d’une haute école (université ou autre). Comme les perspectives d’emplois dans ces régions reculées sont minimes, la création de classes d’éducation de la petite enfance ouvre de nouvelles perspectives d’emploi.

C’est à Zewar, une des deux enseignantes des classes d’éducation de la petite enfance ouvertes en 2017, qu’est incombée la responsabilité d’organiser un atelier de 3 jours pour donner quelques bases de pédagogie aux nouvelles recrues. Zewar avait elle-même bénéficié d’un atelier pratique d’une semaine, suivi par un autre en cours d’emploi, avant d’enseigner aux petits. Pour les jeunes femmes, l’atelier était la première expérience du genre de leur vie.

En plus de cette formation expresse, Zewar suivra au jour le jour les nouvelles enseignantes dans leurs classes respectives. Elle se rendra dans chaque village, en voiture accompagnée d’un chauffeur expérimenté, pour encourager, guider et soutenir chacune des maîtresses dans leur nouvelle expérience.

Lors de l’atelier de formation, les jeunes femmes ont découvert le matériel pédagogique mais ont pu aussi se familiariser avec les jeux et jouets divers. Cette formation a aussi été l’occasion de tester pour la première fois des jouets, auxquels elles n’avaient pas eu accès lorsqu’elles étaient petites. Une découverte émouvante !

Implication de la communauté locale

L’implication de la communauté locale est essentielle dans le projet. Chaque communauté a en effet mis à disposition la meilleure salle du village afin de créer des conditions d’apprentissage adéquates. Dans certains cas, si les tapis apportés par Nai Qala ne recouvraient pas tous les sols, les villageois ont mis à disposition de la moquette pour couvrir les parties manquantes. La communauté a pris très à cœur l’installation du matériel, participant au déchargement, déballage et aménagement.

Chaque village a attendu avec impatience l’arrivée de Qeyam; toute la communauté des hommes, des femmes, des enfants s’est rassemblée, prête à offrir son aide pour  transporter le matériel, arrimer le panneau informant du projet au bord de la route ou encore aménager la classe.

Ce qui ne se voit pas

La mise en place d’un projet d’une telle envergure nécessite des mois de préparation. Ce sont en effet de nombreuses visites auprès des ministères central et provincial, et des heures de négociations avec les villageois qui ont été nécessaire pour assurer la durabilité du projet. Un accord a été signé avec le gouvernement pour assurer le suivi au-delà des 3 premières années de fonctionnement; des accords avec chaque communauté locale ont été conclus pour assurer la mise à disposition des locaux où les cours seront dispensés.

Chaque organisation opérant dans le domaine de l’éducation doit impliquer le ministère de l’éducation puisque celui-ci se porte garant du plan national d’éducation. Par conséquent, le gouvernement surveillera les progrès du projet et formulera également des suggestions constructives à son propos. Le ministère de l’éducation, par le biais de sa direction au niveau provincial, s’est donc engagé à assurer le suivi pour s’assurer que le projet fonctionne en s’appuyant sur la communauté et pour gérer les classes d’éducation de la petite enfance en terme de ressources humaines, après 2020.

La rentrée scolaire

Ce sont au total 180 enfants qui ont participé à leur première rentrée scolaire. Le projet d’éducation de la petite enfance de Nai Qala, touche 9 classes de 9 villages : 7 nouvelles classes qui se sont ajoutées aux 2 classes déjà initiées lors de la rentrée de l’été 2017.

Les petits, entre 4 et 6 ans, apprendront non seulement à lire et à écrire mais aussi à imaginer et à se développer par le jeu et les activités artistiques. La classe d’éducation de la petite enfance est aussi l’occasion pour ces jeunes enfants de se sociabiliser et apprendre quelques bonnes manières et les bases l’hygiène.

Après quelques jours seulement de cours, les retours sont déjà très positifs. Les parents affirment qu’ils n’ont pas de problème à réveiller leurs enfants tôt le matin, ce qui n’était pas forcément le cas avant la rentrée. Les habitants des 9 villages sont très heureux et font en sorte que le programme se passe bien. Les enseignantes sont super motivées et la joie se lit sur les visages des enfants.

Pour en savoir plus sur Nai Qala et l’éducation de la petite enfance, c’est par ici.

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Les mamans sont conquises par les classes maternelles

Les mères dont les fils ou filles participent au programme de la petite enfance sont impressionnées par les progrès de leurs enfants et sont très reconnaissantes à l’Association Nai Qala d’avoir offert une telle classe. Quatre d’entre elles partagent leurs témoignages:

La maman de Setayesh (6 ans) et Elena (5 ans): « Mes filles ont appris à lire et à chanter, à saluer les gens et à être polies. Elles ont appris en classe puis expliqué les 5 sens à la famille. Je n’y avais jamais pensé  … et j’ai trouvé cela très intéressant. Quand je vois tous les jours mes enfants revenir à la maison et partager leurs nouveaux apprentissages, cela remplit mon cœur de bonheur et d’une joie que je n’avais jamais ressentis auparavant. Mes enfants sont différents des autres enfants. Si l’Association Nai Qala éprouvait  un jour des difficultés financières, nous contribuerions à maintenir un programme aussi important pour nos enfants. Nous sommes prêts à tout faire pour nos filles! ».

La maman de Saraj (4 ans): « Mon fils fait très attention à ses vêtements et essaie de jouer dans un environnement sûr. Avant l’existence du programme, il jouait toujours dans la poussière ou dans des endroits sales, mais maintenant c’est totalement différent. Jouer dans un endroit propre fait partie de sa dignité et de sa discipline. Il salue et montre du respect à tout le monde. En seulement quatre mois, il est devenu un autre garçon. Il a appris des choses que je n’aurais jamais pu lui expliquer. Maintenant, je sais comment parler avec mon fils. Je suis très reconnaissante que Nai Qala ait apporté un tel projet. J’espère que l’Association Nai Qala pourra poursuivre le programme. Si ce n’était pas le cas, nous pourrions poursuivre ce programme nous-mêmes ».

La maman de Marina’s (5 ans): « Ma fille rentre à la maison, partage et chante toutes les chansons qu’elle a apprises en classe. Cela apporte tellement de bonheur dans notre maison. L’attitude de Marina est totalement différente à la maison, sa façon de parler, de manger, d’écouter, de saluer … Le cahier qui lui a été remis en classe est une grande motivation pour elle. Elle écrit et lit sans s’arrêter. Quand je vois Marina, je regrette de ne pas avoir eu une telle opportunité quand j’avais son âge … J’espère que Marina apprendra bien et qu’elle aura un bon futur. Les chansons de ma fille me donnent une telle inspiration que je souhaite qu’il y ait une telle classe pour les mères aussi ».

Razeya, mère de deux jeunes enfants: « Je suis très heureuse de participer à la classe où mes deux enfants viennent tous les jours. Je n’arrive pas à croire que ma fille de 4 ans et mon garçon de 3 ans sachent déjà lire et écrire. Je vois comment ils apprennent, jouent ensemble et développent leur personnalité … Depuis que mes enfants suivent ce cours ils sont très différents. Ils disent bonjour à tout le monde, lavent leurs mains régulièrement, en particulier avant et après les repas ».

Pause hivernale à l’école des plus petits

Après 6 mois d’activité, les deux classes d’éducation de la petite enfance sont en pause hivernale. Les températures dans la région de Nai Qala sont largement en dessous de zéro degré et la neige a fait ses premières apparitions.

Lors de ce semestre pilote, les enfants de Nai Qala ont fait des progrès remarquables. Ils ont non seulement appris à reconnaitre et écrire les lettres de l’alphabet en dari (farsi), et compter jusqu’à 50 mais ont surtout développé des nouvelles capacités sociales grâce aux jeux et activités artistiques qui leur ont été proposés.

Grâce à ce projet, 36 filles et garçons ont écouté des histoires, dessiné et fait de la peinture et, le plus important, ont développé leur imagination. Tous ensemble, ils ont participé à des jeux qui ont renforcé la confiance en eux et stimulé le développement de leur personnalité.

Créer des emplois

Nai Qala procure des emplois à des jeunes diplômés des villages

Zewar est une jeune femme diplômée de l’école Nai Qala en 2012 et qui a eu la chance d’étudier à l’université pendant quatre ans. Elle est maintenant de retour dans son village et dirige le programme d’éducation de la petite enfance après avoir reçu une formation spéciale grâce au soutien de la Fondation Agha Khan, à Kaboul. Zewar est fière de son rôle et parle avec gentillesse et patience.

Zewar comprend l’importance du programme d’éducation de la petite enfance pour les enfants de sa région. Elle sait, tout comme sa collègue, elle aussi allée à l’université grâce à l’éducation reçue dans une école Nai Qala, que les enfants ont besoin de plus que la simple maîtrise de la lecture et de l’écriture.

Apprendre en s’amusant

Le programme d’éducation de la petite enfance stimule garçons et filles à jouer ensemble

L’un des objectifs les plus importants du programme d’éducation de la petite enfance est que dès leur plus jeune âge, tous les enfants, filles et garçons, apprennent à jouer ensemble. Jouer ensemble développe leur imagination et les stimule à s’inspirer les uns des autres.

Le programme d’éducation de la petite enfance est conçu pour offrir une gamme élargie d’expériences aux jeunes enfants en les aidant à développer des compétences et à former les attitudes qui leur permettront de maximiser leurs capacités d’apprentissage pendant  la classe et tout au long de leur scolarité.

Ici, le petit garçon semble penser qu’il pourrait bien s’inspirer du château construit par sa jeune collègue…

Début des classes d’éducation de la petite enfance

 

Nouvel engagement, nouvel espoir à l’horizon: développement et éducation de la petite enfance (enseignement préscolaire) pour enfants de 5-6 ans

Depuis 10 ans, l’Association Nai Qala (NQA) construit des écoles dans des régions où les enfants n’avaient jamais vu un bâtiment scolaire. Nous croyons qu’il faut renforcer leur dignité en s’assurant que les enfants étudient dans des conditions décentes.

Nous ajoutons maintenant une nouvelle dimension à notre engagement: nous offrons des classes d’Education de la Petite Enfance (ECD) pour améliorer la qualité de l’éducation des jeunes enfants âgés de 5-6 ans dans les régions où nous avons construit des écoles.

La dignité grâce à des infrastructures scolaires de qualité et à une éducation de qualité est la marche à suivre en Afghanistan rural qui représente plus de 80% de la population du pays.

Deux classes pilotes ont débuté en juin