La génération de revenu liée au chantier de construction favorise la croissance d’une économie locale presque inexistante.
Bien que seulement 12% seulement du territoire national soit cultivable, l’économie afghane dépend fortement de l’agriculture, en particulier dans les régions reculées. Le secteur primaire fait vivre plus de 60% de la population mais la moitié des ménages ruraux pratiquent seulement une agriculture de subsistance, et ne commercialisent pas leur production. Ces populations sont les plus durement affectées par les variations saisonnières : les hivers sont souvent longs et rigoureux et pour survivre jusqu’au printemps, une grande partie de ces petits paysans doit vendre des têtes de bétail, trouver un emploi en dehors de l’agriculture ou emprunter de l’argent. La pauvreté frappe particulièrement les régions montagneuses, où le mauvais état des routes et l’accès difficile aux marchés s’ajoutent aux aléas climatiques.
Abuzhar a 35 ans et travaille comme cuisinier sur le chantier de l’école de Sokthagi. Il est très content d’avoir pu trouver un emploi . Ce revenu inespéré fait dire à ce père : « sans ce travail, je n’aurais pas pu subvenir aux besoins des cinq membres de ma famille. Je n’avais aucun espoir car je ne possède pas de terrain et n’avais aucune perspective de revenu ».
Mohamed, âgé de 50 ans et à la tête d’une famille de 8 enfants a profité de passer son permis de construire poids lourd lorsqu’il a appris que Nai Qala allait démarrer la construction d’une école dans son village. Ses premiers mois de salaire comme chauffeur lui permettent de faire vivre sa famille pendant une année. Avec le salaire qu’il recevra pour la deuxième phase du chantier, il envisage d’acheter du bétail. Quatre enfants de Mohamed sont scolarisés, 3 filles et un garçon. Grâce à son salaire et la perspective du bétail à venir, il est optimiste quant à l’éducation de ses enfants; il est maintenant à même de leur assurer un accès à l’école.
L’arrivée d’un chantier dans les régions reculées, tel celui de l’école de Sokhtagi, est souvent une occasion unique et inespérée d’obtenir un revenu. A ce jour, 34 personnes travaillent sur le site de la future école, dont 26 sont des employés locaux recrutés dans le village spécialement pour le projet. En plus de fournir un salaire aux ouvriers, l’entreprise de construction achète des aliments aux familles et sur le marché local afin de nourrir ses employés fixes. Salaires et achats alimentaires sont une contribution bienvenue à la croissance de l’économie locale et réduisent la pauvreté des familles.