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Une nouvelle école pour Sokhtagi

Une Ă©ducation de qualitĂ©, des conditions d’apprentissage amĂ©liorĂ©es et une augmentation des inscriptions : des objectifs largement atteints pour le projet de Sokthagi.

Inauguration

Le 27 aoĂ»t 2018, des centaines d’Ă©coliers et de villageois de Sokhtagi se sont rassemblĂ©s sous un soleil de plomb afin d’inaugurer ensemble la nouvelle Ă©cole. Cet Ă©vĂšnement n’a pas Ă©tĂ© seulement un moment de cĂ©lĂ©bration, mais surtout l’occasion pour Nai Qala de remettre le projet Ă  la communautĂ©, aux anciens, aux Ă©coliers et Ă  leurs parents, ainsi qu’aux autoritĂ©s locales et provinciales. L’invitation de Nai Qala a Ă©tĂ© honorĂ©e par de nombreux officiels, dont le gouverneur et le ministre provincial de l’Ă©ducation. La cĂ©rĂ©monie a Ă©tĂ© organisĂ©e par Nai Qala qui en a dĂ©lĂ©guĂ© une partie Ă  un comitĂ© local composĂ© d’Ă©coliĂšres et de reprĂ©sentants de la communautĂ©.

La cĂ©rĂ©monie s’est dĂ©roulĂ©e de façon trĂšs harmonieuse, mĂ©langeant des parties officielles avec des discours et des moments rĂ©crĂ©atifs : un musicien jouant du dambura, des chansons et des poĂšmes spĂ©cialement créés pour l’Ă©vĂ©nement et prĂ©sentĂ©s par certaines Ă©lĂšves. Une petite dĂ©lĂ©gation d’Ă©coliĂšres de Zeera Gag, un village oĂč Nai Qala a construit une Ă©cole en 2015 a mĂȘme pris la route plus de 5 heures pour apporter un message d’encouragement Ă  leurs pairs de Sokhtagi.

Le projet

Mais refaisons un petit saut en arriĂšre : la premiĂšre pierre a Ă©tĂ© posĂ©e le 6 septembre 2017 devant les Ă©coliĂšres, le corps enseignant, les villageois et les autoritĂ©s locales. L’objectif principal du projet Ă©tait de fournir une Ă©ducation de qualitĂ©, d’amĂ©liorer les conditions d’apprentissage et d’accroĂźtre les inscriptions des filles et des garçons en construisant un bĂątiment scolaire entiĂšrement Ă©quipĂ© pour 530 Ă©coliers.

DĂšs la signature de l’accord de projet, les gens ont Ă©tĂ© impatients de voir la construction de l’Ă©cole commencer. La consultation et la coordination avec la communautĂ© Ă©taient des prioritĂ©s pour Nai Qala avant et pendant la construction – et aujourd’hui encore alors que l’Ă©cole accueille dĂ©jĂ  ses Ă©lĂšves. Le choix du site, puis la qualitĂ© des matĂ©riaux de construction et l’importance de l’entretien ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement discutĂ©s avec les aĂźnĂ©s de la communautĂ©. Afin de rassurer les autoritĂ©s provinciales et Nai Qala de la sĂ©curitĂ© et de l’entretien du bĂątiment scolaire aprĂšs l’achĂšvement des travaux, les membres de la communautĂ© se sont prĂ©sentĂ©s avec enthousiasme pour contribuer, selon leurs capacitĂ©s, non seulement Ă  la construction, mais aussi Ă  l’entretien futur. Dans le cadre de l’accord avec l’entreprise de construction, une main-d’Ɠuvre non qualifiĂ©e pour les travaux de construction a Ă©tĂ© embauchĂ©e localement afin de complĂ©ter le contingent de travailleurs qualifiĂ©s recrutĂ©s dans d’autres rĂ©gions.

Compte tenu de l’enthousiasme de la communautĂ© et de l’engagement de Nai Qala en faveur d’un travail de qualitĂ©, le gouvernement provincial a inclu le bĂątiment de l’Ă©cole Sokhtagi dans son plan de dĂ©veloppement et a pris en charge le processus d’enregistrement. La gestion des Ă©coles et l’entretien des bĂątiments ont Ă©tĂ© coordonnĂ©s avec les autoritĂ©s locales et provinciales.

Le projet a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre conformĂ©ment au calendrier et aux spĂ©cifications prĂ©vues, et s’est terminĂ© presque une annĂ©e, jour pour jour, aprĂšs le dĂ©but des travaux. Le rĂ©sultat est un bĂątiment scolaire de 16 piĂšces, dont 9 salles de classe pour 530 Ă©lĂšves, un laboratoire et une salle d’informatique, une bibliothĂšque, deux salles pour l’administration et deux salles de stockage. Le projet a atteint tous les objectifs stipulĂ©s dans la proposition initiale et Nai Qala est trĂšs fiĂšre de fournir un environnement scolaire digne aux Ă©coliers de la communautĂ© de Sokhtagi.

Le futur

Au lendemain de l’inauguration de l’école, une Ă©quipe conjointe d’employĂ©s de Nai Qala, de membres de la communautĂ©, du ministĂšre provincial de l’Éducation et de bĂ©nĂ©voles du Rotary club de Kaboul a passĂ© en revue la construction et confirmĂ© qu’elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans les dĂ©lais prĂ©vus et que le projet a atteint tous ses objectifs. Les membres de l’Ă©quipe se sont entretenus avec la communautĂ© bĂ©nĂ©ficiaire, les parents d’enfants d’Ăąge scolaire et les autoritĂ©s provinciales au sujet du rĂ©sultat du projet. Les interlocuteurs ont exprimĂ© leur entiĂšre satisfaction et leur joie, et se sont engagĂ©s Ă  prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour maintenir le bĂątiment scolaire dans les meilleures conditions possibles. « Avant mĂȘme la remise de l’Ă©cole, nous en parlions comme si c’Ă©tait la nĂŽtre. Maintenant, c’est vraiment la nĂŽtre. Toute la province nous observera. Nous devons leur montrer que nous pouvons entretenir notre Ă©cole et tout son Ă©quipement – et nous pouvons le faire parce que nous travaillons tous ensemble aujourd’hui. Ce n’est qu’un dĂ©but pour nous »a dĂ©clarĂ© un dirigeant de la communautĂ©.

Afin d’assurer la durabilitĂ© du projet, Nai Qala a consultĂ© tous les intervenants pour obtenir leur accord. En rĂ©ponse, le gouvernement central a inclus l’Ă©cole dans son plan national de dĂ©veloppement de l’Ă©ducation et s’est engagĂ©, par Ă©crit, Ă  gĂ©rer l’Ă©cole conformĂ©ment au programme scolaire national, aux normes Ă©ducatives et au matĂ©riel pĂ©dagogique. Le gouvernement assurera un suivi auprĂšs de la communautĂ© pour s’assurer que le bĂątiment est bien entretenu et fournira un petit montant d’aide financiĂšre pour les rĂ©parations en cas de dommages causĂ©s par la neige ou le vent.

La communautĂ© a mis en place un comitĂ© de protection de l’école pour superviser le projet et s’occuper de l’entretien en cas de dommages. Elle s’est Ă©galement engagĂ©e Ă  embaucher des enseignants supplĂ©mentaires au cas oĂč le gouvernement n’en affecterait pas suffisamment.

La construction et l’équipement complet de l’Ă©cole de Sokhtagi a Ă©tĂ© saluĂ©e par la communautĂ© locale et les bĂ©nĂ©ficiaires du projet (Ă©lĂšves et parents d’Ă©lĂšves), les reprĂ©sentants du ministĂšre national de l’Ă©ducation, le directeur du ministĂšre provincial de l’Ă©ducation et le prĂ©sident du conseil provincial. Nai Qala a appris que la construction de l’Ă©cole avec toutes ses installations, y compris les ordinateurs pour la formation, dans cette partie reculĂ©e du pays Ă©tait un rĂȘve qui est devenu rĂ©alitĂ© grĂące Ă  l’association et Ă  ses donateurs.

Le ministĂšre de l’Ă©ducation et le ministĂšre provincial de l’Ă©ducation ont remerciĂ© Nai Qala d’avoir mis en Ɠuvre une partie de son plan de dĂ©veloppement qui exigeait une somme importante d’argent et des efforts techniques. Les autoritĂ©s ont promis de s’occuper de l’entretien et de la gestion de l’Ă©cole, y compris l’affectation des enseignants.

Impact

De nombreux indicateurs tangibles attestent du succĂšs du projet. Le nombre initial d’Ă©coliers inscrits a augmentĂ© significativement car les parents sont dĂ©sormais assurĂ©s de la sĂ©curitĂ© de leurs enfants. De plus, de nombreuses filles qui avaient quittĂ© l’Ă©cole parce qu’elles devaient parcourir de longues distances Ă  pied pour recevoir un enseignement dans un environnement de qualitĂ© mĂ©diocre ont repris leurs Ă©tudes en rejoignant une classe de l’école ou dans un cours d’enseignement communautaire afin de pouvoir rejoindre les classes de l’école de Sokhtagi. AprĂšs seulement quelques semaines de fonctionnement, on peut dĂ©jĂ  constater un baisse importante du taux d’absentĂ©isme. « Nous ne sommes plus distraites par le bruit », « Nous avons les mĂȘmes conditions d’apprentissage qu’à Kaboul ou Bamyan », « Nous n’avions jamais imaginĂ© qu’une telle construction puisse exister » sont des messages que l’on peut dĂ©sormais entendre souvent Ă  Sokhtagi.

Les villageois ont dĂ©cidĂ© de permettre aux garçons, qui devaient parcourir de longues distances Ă  pied pour aller Ă  l’Ă©cole dans d’autres localitĂ©s, de rejoindre les filles Ă  l’Ă©cole de Sokhtagi oĂč des classes mixtes seront créées.

L’arrivĂ©e d’un bĂątiment scolaire a un impact sur la durĂ©e de l’annĂ©e scolaire : en raison des fortes pluies ou de la neige, les cours n’avaient simplement pas lieu, raccourcissant d’une durĂ©e non nĂ©gligeable la couverture du programme scolaire. Les enseignants ne pouvaient pas suivre le programme annuel car les cours se dĂ©roulaient en plein air et Ă©taient impossibles pendant les fortes pluies ou les chutes de neige. Le projet permettra donc aux enseignants et aux Ă©lĂšves de terminer le programme scolaire dans des classes situĂ©es Ă  l’intĂ©rieur sans devoir compter avec des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes

L’objectif principal de ce projet Ă©tait de fournir une Ă©ducation de qualitĂ©, d’amĂ©liorer l’environnement d’apprentissage et d’accroĂźtre les inscription en construisant un bĂątiment scolaire entiĂšrement Ă©quipĂ©. Au vu de ce qui prĂ©cĂšde, le projet a dĂ©jĂ  atteint tous ses objectifs.

GrĂące aux projets de Nai Qala, les habitants des rĂ©gions isolĂ©es et exclues du centre de l’Afghanistan sont en mesure de se forger un avenir meilleur. Pourtant, l’impact le plus important se fera sentir dans les annĂ©es Ă  venir. Les habitants de Sokhtagi sont fiers de leur Ă©cole. Ils y ont contribuĂ© et le processus les a aidĂ©s Ă  bĂątir leur confiance. Maintenant, c’est Ă  eux et Ă  leurs enfants d’en faire bon usage.

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Formation d’éducatrices de la petite enfance

En Afghanistan, la formation des enseignants du pré-primaire est assurée par les ONGs

Bien qu’en Afghanistan le cycle prĂ©-primaire fasse partie du plan national de l’éducation, il n’existe pas encore de formation officielle pour les enseignants et le soutien du gouvernement Ă  l’éducation de la petite enfance reste plutĂŽt limitĂ©. Ce sont ainsi des organisations non gouvernementales qui prennent le relais pour former des centaines d’enseignants chaque annĂ©e et/ ou mettre en place des programmes d’éducation prĂ©-primaire.

Parmi les ONGs actives sur le terrain, la Fondation Aga Khan bĂ©nĂ©ficie d’une expĂ©rience de plusieurs annĂ©es dans l’éducation de la petite enfance en Afghanistan et dans d’autres rĂ©gions du monde. Elle a ainsi Ă©tabli, grĂące Ă  son rĂ©seau mondial, ses propres mĂ©thodes d’apprentissage et forme, chaque annĂ©e, des centaines d’enseignants. Lors du lancement du projet de Nai Qala d’éducation de la petite enfance en 2017, deux futures Ă©ducatrices avaient suivi la formation dispensĂ©e par la fondation Aga Khan.

Au printemps 2018, Nai Qala a Ă©tendu son projet Ă  7 nouvelles classes et a recrutĂ© une dizaine de nouvelles enseignantes. La formation des jeunes femmes a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  une « ancienne » du projet, Khatira, qui a organisĂ© un sĂ©minaire de formation Ă  partir des notions pĂ©dagogiques acquises lors de sa propre formation, et enrichies par son expĂ©rience. La mĂ©thode d’enseignement pour les classes de maternelle est centrĂ©e sur l’élĂšve, les travaux de groupe et fait un usage extensif des cartes-flash : les petites cartes que tout Ă©tudiant a utilisĂ© au moins une fois dans sa vie pour faire les rĂ©visions
 pour les plus petits, on Ă©crit un mot d’un cĂŽtĂ© et de l’autre on le reprĂ©sente par un dessin. Khatira assure aussi une fois par semaine un suivi auprĂšs des nouvelles enseignantes, dans leur classe respective et les invite aussi Ă  observer de temps en temps le dĂ©roulement de sa classe. Les enseignantes sont conscientes que les intĂ©rĂȘts et les capacitĂ©s des enfants varient considĂ©rablement au niveau prĂ©scolaire et que, par consĂ©quent, des activitĂ©s individuelles, en groupes soient prĂ©vues pour rĂ©pondre aux besoins des enfants et promouvoir le dĂ©veloppement des aptitudes cognitives, langagiĂšres, sociales, affectives et physiques. Dans les classes prĂ©scolaires, les possibilitĂ©s d’exploration crĂ©ative des enfants sont mises en Ă©quilibre avec les conseils des enseignants pendant les activitĂ©s d’enseignement et d’apprentissage structurĂ©s.

Afin de complĂ©ter la formation pĂ©dagogique des enseignantes, Nai Qala a aussi organisĂ© pour quelques Ă©ducatrices, un cours de premier secours en partenariat avec l’organisation non gouvernementale JRS (Jesuit Refugee Service). afin d’acquĂ©rir les bons rĂ©flexes, spĂ©cialement lorsque on s’occupe de jeunes enfants. Quatre Ă©tudiantes se sont rendues Ă  Kaboul dans les locaux du JRS pour apprendre comment stopper une hĂ©morragie, traiter une brĂ»lure, mettre en place une attelle ou encore faire un bandage. Ce cours, pensĂ© et dispensĂ© par une infirmiĂšre retraitĂ©e suisse, a Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ© et les jeunes femmes qui ont participĂ© ont reçu la mission de transmettre les connaissances nouvellement acquises non seulement Ă  leur collĂšgues restĂ©es sur place, mais aussi aux parents de leurs jeunes Ă©lĂšves.

Le plan stratĂ©gique national de l’éducation afghan 2017-2021 prĂ©voit un nouveau diplĂŽme spĂ©cialisĂ© en dĂ©veloppement de la petite enfance et en Ă©ducation primaire; malheureusement, par manque de moyen, le cursus n’est pas encore en place aujourd’hui. Cependant un tel objectif est la reconnaissance du rĂŽle que des enseignants possĂ©dant des compĂ©tences spĂ©cialisĂ©es en matiĂšre d’enseignement et de dĂ©veloppement ainsi qu’une bonne comprĂ©hension peuvent avoir un impact positif sur le taux d’abandon scolaire et assurer un apprentissage solide aux enfants du cycle primaire infĂ©rieur. En attendant la mise en place d’un programme officiel de formation pour les enseignants, les ONGs jouent un rĂŽle important pour transmettre des notions de pĂ©dagogie et aborder les questions transversales telles que la santĂ©, l’environnement et l’Ă©galitĂ© des sexes.

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Ramassage des déchets

Le changement de comportement et la participation du public sont la clĂ© d’une gestion fonctionnelle des dĂ©chets.

Les déchets augmentent

L’humanitĂ© a créé 8,3 milliards de tonnes de plastique depuis que la production Ă  grande Ă©chelle des matĂ©riaux synthĂ©tiques a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1950, et la plus grande partie rĂ©side maintenant dans les dĂ©charges ou dans l’environnement naturel [1]. À l’Ă©chelle mondiale, quelque 3,5 milliards de personnes n’ont pas accĂšs aux services formels de gestion des dĂ©chets et la population des rĂ©gions reculĂ©es d’Afghanistan ne fait pas exception.

Les chiffres mondiaux de la pollution par le plastique donnent des maux de tĂȘte: 500 milliards de sacs sont utilisĂ©s chaque annĂ©e, un million de bouteilles sont achetĂ©es chaque minute; la plupart des plastiques ne se biodĂ©gradent pas, de sorte que les dĂ©chets plastiques que les humains ont gĂ©nĂ©rĂ©s peuvent rester pendant une centaine ou plusieurs centaines d’annĂ©es. De plus en plus de dĂ©chets plastiques se retrouvent dans le paysage afghan, mĂȘme dans des endroits qui mĂ©ritent ou ont dĂ©jĂ  le statut de parc national. La lĂ©gende dit qu’un plongeon dans les lacs de Band-e-Amir, le premier parc national afghan, vous guĂ©rira des maladies, mais les ordures et les dĂ©chets qui semblent se retrouver dans les lacs suggĂšrent plutĂŽt le contraire.

Initiative communautaire Ă  Sokhtagi

ChoquĂ©e par la quantitĂ© d’ordures qui jonchent les lacs, les lacs et les riviĂšres des environs de Sokhtagi, la prĂ©sidente de Nai Qala a partagĂ© ses tristes sentiments avec la communautĂ© locale lors de son sĂ©jour dans la rĂ©gion, en mars 2018. Ses paroles ont rĂ©sonnĂ© positivement aux oreilles de la communautĂ© et ont poussĂ© les habitants Ă  prendre des dispositions. Fin juin 2018, le conseil d’Ă©cole de Sokhtagi a organisĂ© une journĂ©e gĂ©nĂ©rale de collecte des dĂ©chets oĂč plus de 350 personnes ont participĂ©. Les parents, les enseignants et les Ă©lĂšves ont rassemblĂ© plusieurs dizaines de kilos de plastique, de verre, de mĂ©tal et de tissu provenant du marais de Sokhtagi et de ses abords.

Une telle motivation parmi la communautĂ© de Sokhtagi, dans une rĂ©gion historiquement si isolĂ©e, est remarquable. Parmi de nombreux autres bĂ©nĂ©fices, la construction d’une Ă©cole rend les villageois attentifs Ă  leur environnement. «Nous avons l’un des plus beaux lacs juste devant notre porte, nous devons en prendre soin et, qui sait, un jour notre village deviendra une zone qui attirera de nombreux Ă©trangers Ă  la visiter» a dĂ©clarĂ© un homme qui faisait partie des bĂ©nĂ©voles.

Prendre conscience de son environnement et des déchets générés

Nai Qala promeut des valeurs de durabilitĂ© et engage la communautĂ© de tous les villages oĂč elle construit une Ă©cole ou un centre de santĂ© Ă  ĂȘtre consciente de son environnement et Ă  prendre soin de la nature. L’association s’assure que l’environnement soit un sujet discutĂ© avec les bĂ©nĂ©ficiaires de ses programmes.

À un moment oĂč la Banque Mondiale estime que la production mondiale de dĂ©chets solides devrait augmenter de 70% d’ici 2025, les pays en dĂ©veloppement faisant face aux plus grands dĂ©fis, ces initiatives communautaires donnent un signal d’espoir fort. Non seulement la collecte des dĂ©chets, mais aussi une rĂ©flexion critique sur l’utilisation des matĂ©riaux ainsi que de bonnes pratiques de gestion des dĂ©chets aideront Ă  garder ces rĂ©gions Ă©loignĂ©es du centre de l’Afghanistan propres. EspĂ©rons ensemble que la rĂ©duction et la collecte des dĂ©chets, une rĂ©flexion sur ce que l’on achĂšte et un choix de matĂ©riaux plus durable, dans la mesure du possible, feront bientĂŽt partie de la culture locale.

[1]Roland Geyer et al. Production, use, and fate of all plastics ever made. Science Advances, July 2017 DOI: 10.1126/sciadv.1700782

PremiÚre rentrée pour 180 petits Afghans

Alors que la plupart des enfants de l’hĂ©misphĂšre nord sont en pleines vacances d’étĂ©, 180 jeunes enfants ĂągĂ©s de 4 Ă  6 ans ont Ă©trennĂ© leur premiĂšre rentrĂ©e ce mois de juillet.

Préparation du matériel

La prĂ©sidente de Nai Qala, Taiba Rahim et les employĂ©s du bureau de Kaboul n’ont pas chĂŽmĂ© ces derniĂšres semaines. Plusieurs centaines de kilos de matĂ©riel ont en effet Ă©tĂ© rassemblĂ©s Ă  Kaboul pour Ă©quiper les classes.

Ce sont des dizaines de chaises, plusieurs étagÚres, coffres à jouets, tableaux blancs mais aussi tapis, le tout multiplié par 7, qui ont été envoyés dans 7 villages des régions montagneuses de Ghazni (proche des écoles de Sada, Ghow Murda et Nai Qala).

En plus de l’ameublement, du matĂ©riel scolaire en grande quantitĂ© a aussi Ă©tĂ© achetĂ© et transporté ; ce sont, entre autres,:

  • des dizaines de kilos de plots en bois fabriquĂ©s pour l’occasion par des menuisiers locaux;
  • des jouets, jeux de construction, des petites voitures, de la dĂźnette, des ballons et biens d’autres;
  • du papier, du carton, des crayons de couleur, de la peinture;
  • du matĂ©riel hygiĂ©nique de base tels savons, brosses Ă  dents et dentifrice.

Le team de Kaboul, reprĂ©sentĂ© par MM. Qeyam et Ali Reza s’est impliquĂ© Ă  200% dans l’installation des classes, non seulement depuis la capitale oĂč ils ont organisĂ© soigneusement toute la logistique et oĂč ils se sont assurĂ©s que le matĂ©riel achetĂ© Ă©tait correctement emballĂ© pour subir les alĂ©as du transport sur des routes parfois trĂšs cahoteuses mais aussi sur le terrain. Qeyam a passĂ© un mois complet dans les villages pour s’assurer que tout le matĂ©riel Ă©tait bien arrivĂ© et distribuĂ©, et que chaque classe Ă©tait parfaitement installĂ©e. Chaque village est sĂ©parĂ© par une distance de 20 minutes Ă  1 heure de voiture; pour relier le premier au dernier village, il faut compter 4 heures de route.

Formation accélérée pour les enseignantes

AprĂšs un processus de recrutement oĂč plus de 55 candidates se sont prĂ©sentĂ©es, le team de Kaboul a retenu 9 jeunes femmes. Celles-ci sont des filles diplĂŽmĂ©es des 3 premiĂšres Ă©coles  construites par Nai Qala, souvent cĂ©libataires ou parfois dĂ©jĂ  mariĂ©es, et qui sont titulaires d’un diplĂŽme d’une haute Ă©cole (universitĂ© ou autre). Comme les perspectives d’emplois dans ces rĂ©gions reculĂ©es sont minimes, la crĂ©ation de classes d’éducation de la petite enfance ouvre de nouvelles perspectives d’emploi.

C’est Ă  Zewar, une des deux enseignantes des classes d’éducation de la petite enfance ouvertes en 2017, qu’est incombĂ©e la responsabilitĂ© d’organiser un atelier de 3 jours pour donner quelques bases de pĂ©dagogie aux nouvelles recrues. Zewar avait elle-mĂȘme bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un atelier pratique d’une semaine, suivi par un autre en cours d’emploi, avant d’enseigner aux petits. Pour les jeunes femmes, l’atelier Ă©tait la premiĂšre expĂ©rience du genre de leur vie.

En plus de cette formation expresse, Zewar suivra au jour le jour les nouvelles enseignantes dans leurs classes respectives. Elle se rendra dans chaque village, en voiture accompagnĂ©e d’un chauffeur expĂ©rimentĂ©, pour encourager, guider et soutenir chacune des maĂźtresses dans leur nouvelle expĂ©rience.

Lors de l’atelier de formation, les jeunes femmes ont dĂ©couvert le matĂ©riel pĂ©dagogique mais ont pu aussi se familiariser avec les jeux et jouets divers. Cette formation a aussi Ă©tĂ© l’occasion de tester pour la premiĂšre fois des jouets, auxquels elles n’avaient pas eu accĂšs lorsqu’elles Ă©taient petites. Une dĂ©couverte Ă©mouvante !

Implication de la communauté locale

L’implication de la communautĂ© locale est essentielle dans le projet. Chaque communautĂ© a en effet mis Ă  disposition la meilleure salle du village afin de crĂ©er des conditions d’apprentissage adĂ©quates. Dans certains cas, si les tapis apportĂ©s par Nai Qala ne recouvraient pas tous les sols, les villageois ont mis Ă  disposition de la moquette pour couvrir les parties manquantes. La communautĂ© a pris trĂšs Ă  cƓur l’installation du matĂ©riel, participant au dĂ©chargement, dĂ©ballage et amĂ©nagement.

Chaque village a attendu avec impatience l’arrivĂ©e de Qeyam; toute la communautĂ© des hommes, des femmes, des enfants s’est rassemblĂ©e, prĂȘte Ă  offrir son aide pour  transporter le matĂ©riel, arrimer le panneau informant du projet au bord de la route ou encore amĂ©nager la classe.

Ce qui ne se voit pas

La mise en place d’un projet d’une telle envergure nĂ©cessite des mois de prĂ©paration. Ce sont en effet de nombreuses visites auprĂšs des ministĂšres central et provincial, et des heures de nĂ©gociations avec les villageois qui ont Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour assurer la durabilitĂ© du projet. Un accord a Ă©tĂ© signĂ© avec le gouvernement pour assurer le suivi au-delĂ  des 3 premiĂšres annĂ©es de fonctionnement; des accords avec chaque communautĂ© locale ont Ă©tĂ© conclus pour assurer la mise Ă  disposition des locaux oĂč les cours seront dispensĂ©s.

Chaque organisation opĂ©rant dans le domaine de l’Ă©ducation doit impliquer le ministĂšre de l’Ă©ducation puisque celui-ci se porte garant du plan national d’Ă©ducation. Par consĂ©quent, le gouvernement surveillera les progrĂšs du projet et formulera Ă©galement des suggestions constructives Ă  son propos. Le ministĂšre de l’Ă©ducation, par le biais de sa direction au niveau provincial, s’est donc engagĂ© Ă  assurer le suivi pour s’assurer que le projet fonctionne en s’appuyant sur la communautĂ© et pour gĂ©rer les classes d’éducation de la petite enfance en terme de ressources humaines, aprĂšs 2020.

La rentrée scolaire

Ce sont au total 180 enfants qui ont participĂ© Ă  leur premiĂšre rentrĂ©e scolaire. Le projet d’éducation de la petite enfance de Nai Qala, touche 9 classes de 9 villages : 7 nouvelles classes qui se sont ajoutĂ©es aux 2 classes dĂ©jĂ  initiĂ©es lors de la rentrĂ©e de l’étĂ© 2017.

Les petits, entre 4 et 6 ans, apprendront non seulement Ă  lire et Ă  Ă©crire mais aussi Ă  imaginer et Ă  se dĂ©velopper par le jeu et les activitĂ©s artistiques. La classe d’éducation de la petite enfance est aussi l’occasion pour ces jeunes enfants de se sociabiliser et apprendre quelques bonnes maniĂšres et les bases l’hygiĂšne.

AprĂšs quelques jours seulement de cours, les retours sont dĂ©jĂ  trĂšs positifs. Les parents affirment qu’ils n’ont pas de problĂšme Ă  rĂ©veiller leurs enfants tĂŽt le matin, ce qui n’était pas forcĂ©ment le cas avant la rentrĂ©e. Les habitants des 9 villages sont trĂšs heureux et font en sorte que le programme se passe bien. Les enseignantes sont super motivĂ©es et la joie se lit sur les visages des enfants.

Pour en savoir plus sur Nai Qala et l’éducation de la petite enfance, c’est par ici.

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Bamyan, entre espoir et ouverture

Un festival de musique comme symbole d’un changement Ă©mergent

AprĂšs toutes les horreurs qui se sont dĂ©roulĂ©es Ă  Bamyan, la ville est en passe de devenir le centre musical de l’Afghanistan. Un signal fort dĂ©montrant le non-sens de la destruction des monuments historiques, des concerts ont lieu juste devant l’emplacement vide des bouddhas.

Pour la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive Bamyan accueille le festival de dambora, une guitare traditionnelle Ă  2 cordes. Le festival de musique  est ouvert Ă  tous les musiciens dĂ©butants ou confirmĂ©s, garçons, filles, vieux ou jeunes… et bien sĂ»r aux stars. Le festival a lieu, cette annĂ©e du 29 au 30 juin.Des milliers de fans acclament leurs musiciens et chanteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, et certains esquissent quelques pas de danse.  La province de Bamyan est la seule d’Afghanistan oĂč les femmes vont au concert et peuvent exprimer  librement leur joie. Le festival est un symbole d’un changement Ă©mergent qui se manifeste mĂȘme dans les moments de souffrance et de dĂ©sespoir.

Le festival de dambora se passe dans une rĂ©gion oĂč Nai Qala a construit 6 Ă©coles et a Ă©galement contribuĂ© Ă  des changements positifs, en particulier l’autonomisation des femmes. Les Ă©coles de Nai Qala se trouvent juste au delĂ  des montagnes!

Le dispensaire de Nawur comme base confirmée pour la vaccination

Le centre de santé de Nawur est utilisé comme plate-forme pour les campagnes de vaccination dans la région.

L’Afghanistan est l’un des trois derniers pays au monde oĂč la poliomyĂ©lite est encore endĂ©mique [1]. 14 cas de polio ont Ă©tĂ© signalĂ©s en 2017 et, Ă  la fin d’avril 2018, 7 nouveaux cas ont Ă©tĂ© detectĂ©s dans le pays [2]. La polio affecte principalement les enfants de moins de 5 ans et une infection sur 200 entraĂźne une paralysie irrĂ©versible.

La poliomyĂ©lite est l’une des rares maladies qui peuvent ĂȘtre Ă©radiquĂ©es et elle peut ĂȘtre Ă©radiquĂ©e parce qu’elle n’affecte que les humains, car il existe un vaccin oral bon marchĂ©, sĂ»r et simple, et  parce que l’immunitĂ© dure toute la vie.

En mars, l’initiative afghane d’Ă©radication de la poliomyĂ©lite a menĂ© sa premiĂšre campagne nationale d’immunisation de 2018, pour Ă©radiquer la maladie . En seulement une semaine, environ 70’000 travailleurs ont frappĂ© aux portes et arrĂȘtĂ©s des familles dans les centres de santĂ©, dans les rues et aux postes frontiĂšres pour vacciner prĂšs de dix millions d’enfants [3]. Les donnĂ©es de suivi ont reflĂ©tĂ© plus de 94% de couverture dans chaque campagne de vaccination en 2017. Le nombre d’enfants non atteints en raison de l’inaccessibilitĂ© gĂ©ographique a baissĂ© depuis 2017 mais on estime que 138 000 enfants manquaient toujours dans la campagne nationale de mars 2018.

Sans une clinique, une rĂ©gion comme Nawur serait restĂ©e inconnue des autoritĂ©s sanitaires. À son ouverture, le ministĂšre de la santĂ© publique a informĂ© des organisations telles l’UNICEF, qui ont enregistrĂ© la clinique en tant que centre de vaccination. Le ministĂšre et ses partenaires tentent depuis longtemps d’atteindre des zones isolĂ©es avec des campagnes de vaccination et la clinique de santĂ© leur fournit une base fiable dans la rĂ©gion. Avant la mise en place, en 2011,  de la clinique de Sar Assya dans le district de Nawur [4], diverses maladies restaient non traitĂ©es, le taux de mortalitĂ© des mĂšres et des enfants Ă©tait Ă©levĂ© et les enfants ne recevaient pas les vaccinations requises. Les services de la clinique de Nawur ont apportĂ© des amĂ©liorations significatives dans la situation sanitaire de la population.

Depuis l’inscription du dispensaire dans le systĂšme national de soins de santĂ©, le personnel de Nawur a vaccinĂ© des milliers d’enfants non seulement contre la polio, mais aussi contre d’autres maladies infectieuses comme la tuberculose, la diphtĂ©rie, le tĂ©tanos, la coqueluche, etc. En 2017, 1 022 enfants et plusieurs centaines de femmes ont Ă©tĂ© vaccinĂ©s Ă  Nawur. Au cours de la seule campagne de vaccination de mars 2018, 142 jeunes enfants ont reçu le vaccin antipoliomyĂ©litique.

GrĂące Ă  sa mise en Ɠuvre dans une rĂ©gion reculĂ©e du centre de l’Afghanistan, le centre de santĂ© de Nawur contribue Ă  la rĂ©duction de la mortalitĂ© et sert de base Ă  la vaccination et Ă  d’autres campagnes de prĂ©vention.

[1] http://moph.gov.af/en/page/polio-eradication/polio-situation-updates

[2] Note: depuis 2016, aucun cas n’a Ă©tĂ© signalĂ© dans la rĂ©gion centrale de l’Afghanistan oĂč Nai Qala opĂšre.

[3] http://www.emro.who.int/afg/photo-essays/ten-million-children-70000-workers-five-days.html; http://www.emro.who.int/afg/programmes/polio-eradication-initiative.html

2011 – Sar Assya

Education des filles, un changement d’Ă©tat d’esprit

Promouvoir l’Ă©ducation des filles et les changements culturels grĂące Ă  un programme de renforcement des capacitĂ©s

AmĂ©liorer la qualitĂ© de l’Ă©ducation dans les Ă©coles que Nai Qala a construit.
Dans l’ensemble, la qualitĂ© de l’Ă©ducation en Afghanistan, en particulier dans les zones rurales, est trĂšs basse. Pour remĂ©dier Ă  cela, l’Association Nai Qala non seulement construit des bĂątiments scolaires dans ces rĂ©gions isolĂ©es, mais propose aussi plusieurs classes de tutorat en sciences, et des cours de prĂ©paration au test national d’entrĂ©e Ă  l’universitĂ©. Sans ces cours, beaucoup de filles n’auraient pas pu se prĂ©senter Ă  l’examen, les parents n’ayant pas les moyens et la motivation de les envoyer en ville pour suivre des cours particuliers.

Le rÎle des enseignants de Nai Qala dans le renforcement des capacités représente beaucoup plus que le transfert de connaissances scientifiques.
InspirĂ©e par son expĂ©rience avec les systĂšmes scolaires occidentaux qui favorisent une communication rĂ©guliĂšre entre les enseignants et les parents, la prĂ©sidente de Nai Qala a motivĂ© les enseignants-formateurs Ă  Ă©tablir une telle culture de dialogue. Les formateurs rencontrent les parents, souvent Ă  la maison, pour les encourager Ă  apporter leur soutien aux enfants. Dans les rĂ©gions rurales reculĂ©es, de nombreux parents sont analphabĂštes et ne peuvent pas aider les enfants Ă  faire leurs devoirs, mais ils peuvent par contre les aider en leur donnant de l’espace et en leur faisant confiance.

Les formateurs sont trĂšs conscients de l’importance du rĂŽle des parents dans l’Ă©ducation des enfants et se sont rendu compte que ce soutien manquait Ă  l’Ă©cole. Les enseignants-formateurs de Nai Qala vont mĂȘme rendre visite aux parents des Ă©lĂšves qui ne participent pas pendant les cours; ils marchent parfois pendant quelques heures pour trouver une maison presque isolĂ©e, dans les montagnes, avec un petit bout de terrain et quelques tĂȘtes de bĂ©tail. Quand les parents voient le professeur, ils ont d’abord un peu peur, se demandant ce qu’il attend d’eux et pourquoi il vient chez eux. Cependant, lorsque les enseignants se prĂ©sentent et expliquent que cela fait partie de leur rĂŽle de rencontrer les parents, non seulement parce que leur enfant vient en classe de renforcement des capacitĂ©s, mais aussi pour fĂ©liciter les parents de les envoyer au cours. Beaucoup de parents ne peuvent croire ce qu’ils entendent et deviennent Ă©motifs. Étonnamment, les enseignants voient trĂšs souvent une attitude diffĂ©rente chez leurs Ă©lĂšves dans les jours qui suivent la visite. Cette fille ou ce garçon vient plus tĂŽt Ă  l’Ă©cole et interagit plus, Ă©tant maintenant conscient que ses professeurs lui donnent de l’importance.

Les enseignants prennent des initiatives pour stimuler la participation des filles en classe.
Les enseignants discutent entre eux de la participation et de l’implication des Ă©lĂšves dans la classe. Ils ont, par exemple, dĂ©cidĂ© de rĂ©partir dans des classes sĂ©parĂ©es deux sƓurs qui Ă©taient trop passives pendant les cours et ont encouragĂ© leurs camarades Ă  soutenir les sƓurs. Les filles ont pleurĂ© et ont beaucoup souffert de la sĂ©paration pendant quelques jours, mais sont ensuite devenues par la suite les Ă©lĂšves les plus brillantes de l’Ă©cole.

Un changement d’Ă©tat d’esprit des enseignants sur l’Ă©ducation des filles.
Les enseignants-formateurs de Nai Qala viennent eux-mĂȘmes de rĂ©gions rurales reculĂ©es du centre de l’Afghanistan, et sont originaires de communautĂ©s pauvres et traditionnelles. « Quand j’Ă©tais Ă  l’Ă©cole, j’ai Ă©tudiĂ© dans une classe mixte, avec des filles. J’ai toujours gardĂ© une idĂ©e en tĂȘte: pourquoi les filles devraient-elles venir Ă  l’Ă©cole? Elles ne sont pas faites pour l’Ă©cole, Ă  quoi cela leur sert-il?  » se souvient Jawad, un enseignant-formateur de Nai Qala ĂągĂ© de 26 ans. La description des tĂąches des enseignants-formateurs met un accent particulier sur l’Ă©ducation des filles. Les enseignants ont non seulement reçu une formation sur les droits de l’homme et des femmes, mais ils ont Ă©galement Ă©tĂ© formĂ©s par le personnel de Nai Qala sur la façon d’encourager les filles et leurs parents. Jawad a racontĂ© qu’une fois qu’il a vu une fille rĂ©pondre Ă  un problĂšme mathĂ©matique trĂšs complexe devant la classe, sa perception des filles a Ă©tĂ© changĂ©e pour toujours: « Elle a commencĂ© Ă  Ă©crire et Ă  rĂ©soudre le problĂšme avec compĂ©tence. Dans cette minute, je suis allĂ© au fond de ma pensĂ©e et me suis interrogĂ©: pourquoi Ă©tais-je si nĂ©gatif au sujet des filles? Est-ce la sociĂ©tĂ© qui m’a influencĂ©? Beaucoup de questions me sont venues Ă  l’esprit et cette nuit-lĂ , je n’ai pas bien dormi … AprĂšs cette journĂ©e, je suis devenu trĂšs dĂ©terminĂ© d’aider les filles. C’est maintenant la troisiĂšme annĂ©e que j’enseigne aux filles et les aide pour les matiĂšres scientifiques, avec mes collĂšgues. Jusqu’Ă  prĂ©sent, j’ai aidĂ© environ 1000 filles ĂągĂ©es de 12 Ă  18 ans. Je n’aurais jamais imaginĂ© que je serais capable de faire mon travail avec une telle motivation. Il n’est jamais trop tard pour se rendre compte que les filles ont les mĂȘmes talents et mĂ©ritent les mĂȘmes droits que les garçons. Je suis reconnaissant Ă  Nai Qala de m’avoir aidĂ© Ă  rĂ©aliser ce point important « .

Avec le soutien de Nai Qala, des centaines de filles sont en route pour l’universitĂ©. Dans l’une des rĂ©gions rurales les moins dĂ©veloppĂ©es de l’Afghanistan, cela reprĂ©sente un changement extraordinaire et apporte de l’espoir. Le programme de renforcement des capacitĂ©s est une formidable plateforme qui permet d’apporter des changements culturels graduels dans les rĂ©gions reculĂ©es et de promouvoir l’Ă©ducation des filles.

Egalité des genres

Les actions de Nai Qala visent à réduire les inégalités entre les genres.

Alors que le monde a progressĂ© vers plus d’Ă©galitĂ© des genres et l’autonomisation des femmes, les femmes et les filles continuent d’ĂȘtre victimes de discrimination dans toutes les rĂ©gions d’Afghanistan. Le taux d’alphabĂ©tisation des jeunes femmes ne s’Ă©lĂšve qu’Ă  57% de celui des jeunes hommes[1].  Les indices de frĂ©quentation scolaire montrent, Ă©galement et sans ambiguĂŻtĂ©, des disparitĂ©s entre les sexes, qui diminuent en fonction du niveau d’Ă©ducation (47.6% des filles frĂ©quentent le primaire, 23.7% frĂ©quentent le secondaire et 5.2 frĂ©quentent l’enseignement supĂ©rieur). La part des femmes afghanes dans l’Ă©conomie ne reprĂ©sente qu’un tiers de celle des hommes, et les indices du chĂŽmage et de la proportion de jeunes hors du systĂšme Ă©ducatif ou formatif, et sans emploi montrent une position trĂšs dĂ©favorisĂ©e des femmes sur le marchĂ© du travail.

Le fossĂ© entre les sexes, autant dans l’Ă©ducation que l’Ă©conomie, suggĂšre que les obstacles culturels empĂȘchent d’exploiter le potentiel de dĂ©veloppement des filles et des femmes dans la sociĂ©tĂ© afghane et qu’ils restreignent leur accĂšs Ă  l’Ă©ducation et au marchĂ© du travail. Afin de remĂ©dier Ă  ce dĂ©sĂ©quilibre, Nai Qala a placĂ© l’Ă©galitĂ© des sexes au cƓur de tous ses projets. La vision de Nai Qala est une sociĂ©tĂ© Ă©duquĂ©e, saine et Ă©quilibrĂ©e dans laquelle les femmes et les hommes mĂšnent des changements sociaux, culturels et Ă©conomiques d’une maniĂšre inclusive qui permet Ă  leurs enfants – garçons et filles – de prospĂ©rer, en se concentrant sur les parties nĂ©gligĂ©es de l’Afghanistan.

Faciliter l’accĂšs Ă  des services d’Ă©ducation et de santĂ© de qualitĂ©
De longues distances pour se rendre Ă  l’Ă©cole et une rĂ©ticence Ă  envoyer les enfants Ă  l’Ă©cole sont de loin les raisons les plus courantes de ne pas commencer l’Ă©cole; de plus, la nĂ©cessitĂ© du travail des enfants et le manque de pertinence Ă  poursuivre les Ă©tudes sont les raisons les plus importantes de mettre fin aux Ă©tudes, des constats soulignĂ©s par l’Ă©tude nationale sur les conditions de vie (ALCS, [1]). Afin de rĂ©duire les distances Ă  parcourir, Nai Qala s’efforce de construire ou de rĂ©nover des Ă©coles et d’amĂ©liorer la qualitĂ© de l’Ă©ducation dans les rĂ©gions reculĂ©es. Des conditions d’apprentissage dĂ©centes et plus accessibles ainsi que de meilleurs services Ă©ducatifs sont une grande motivation pour les enfants Ă  aller ou retourner Ă  l’Ă©cole. L’Ă©cole de Katawaie illustre parfaitement l’impact d’un nouveau bĂątiment sur l’inscription des enfants Ă  l’Ă©cole: aprĂšs son inauguration, l’Ă©cole de Katawaie a Ă©tĂ© victime de son propre succĂšs puisque le nombre de filles a augmentĂ© de 25% et que de nouvelles classes ont dĂ» ĂȘtre ouvertes dans la cour de l’Ă©cole. Un impact similaire a Ă©tĂ© constatĂ© Ă  Zeera Gag oĂč initialement l’Ă©cole a Ă©tĂ© construite pour 520 filles mais oĂč on  en dĂ©nombre de 650 aujourd’hui.

L’une des conclusions les plus importantes de l’ALCS est que le principal problĂšme du systĂšme Ă©ducatif afghan n’est pas tant la rĂ©tention et l’abandon, mais surtout le commencement de l’Ă©cole. Nai Qala a mis en place des cours d’Ă©ducation de la petite enfance dans deux villages et prĂ©voit d’en ouvrir de nouveaux. Les cours d’Ă©ducation de la petite enfance aident non seulement les garçons et les filles Ă  dĂ©velopper leur imagination, leurs talents et leur confiance dĂšs le plus jeune Ăąge, mais leur apprennent aussi Ă  jouer ensemble, de maniĂšre inclusive, comme une habitude normale. Les attitudes, les comportements et les expĂ©riences nouvellement acquis chez les jeunes enfants contribuent Ă  leur rĂ©ussite scolaire Ă  long terme et rĂ©duisent les taux d’abandon scolaire. Le programme de la petite enfance met Ă©galement l’accent sur les mĂšres, en les impliquant activement dans la classe. Un tel programme a un impact particulier sur la famille. Les mĂšres dĂ©veloppent leur confiance et, plus important encore, une conscience de la façon dont elles peuvent Ă©duquer leurs jeunes enfants pour contribuer Ă  un environnement familial plus sain.

Selon l’ALCS, 70% des femmes qui ont eu un bĂ©bĂ© en Afghanistan au cours des cinq derniĂšres annĂ©es ont eu au moins un examen prĂ©natal. Cependant, seulement 16 pour cent ont reçu quatre examens prĂ©nataux, le nombre recommandĂ© par l’organisation mondiale de la santĂ© pour les grossesses normales. Encore une fois, la distance jusqu’Ă  un centre de santĂ© peut ĂȘtre un facteur contribuant Ă  la faible utilisation des services de santĂ©, mais ce n’est pas le seul. Les hommes ayant des problĂšmes de santĂ© peuvent se rendre en ville pour se faire soigner dans un hĂŽpital, mais la situation des femmes malades ou enceintes est plus difficile. Une femme malade doit ĂȘtre accompagnĂ©e Ă  l’hĂŽpital par une femme et par un parent masculin. Certains problĂšmes de santĂ© nĂ©cessitent un sĂ©jour prolongĂ© Ă  l’hĂŽpital et certains nĂ©cessitent un suivi mĂ©dical pendant des mois. De plus, les familles sont souvent rĂ©ticentes Ă  payer des frais d’hospitalisation prolongĂ©e. Par consĂ©quent, les femmes ne se rendent tout simplement pas dans des hĂŽpitaux Ă©loignĂ©s. ConsidĂ©rant ce fait, Nai Qala Association a construit un centre de santĂ© de base, Ă  Nawur. Le pourcentage de naissances assistĂ©es par du personnel de santĂ© qualifiĂ© augmente chaque annĂ©e; pour la seule annĂ©e 2017, 126 bĂ©bĂ©s ont vu le jour, en toute sĂ©curitĂ©, dans le centre de santĂ© de Nawur. Le dispensaire profite Ă  20’000 personnes et a transformĂ© les conditions de santĂ© et les habitudes d’hygiĂšne dans la rĂ©gion, tant pour les femmes que pour les hommes.

Mener le changement en donnant l’exemple
L’Association Nai Qala vise Ă  contribuer au changement culturel en Afghanistan. La prĂ©sidente de l’organisation, Taiba Rahim, est un modĂšle dans un pays oĂč le leadership fĂ©minin est encore rare [2]. Montrer aux filles que le changement est possible et que les femmes ont un rĂŽle important Ă  jouer est crucial pour l’avenir du pays. Il y a une plus grande participation fĂ©minine dans les projets de Nai Qala que dans tout autre projet similaire dans la rĂ©gion. Les femmes ont vu que les projets de Nai Qala sont proposĂ©s et menĂ©s par une des leurs, ce qui fait toute la diffĂ©rence pour elle. La force nouvellement acquise et la confiance en soi ont incitĂ© les femmes du village reculĂ© de Sokhtagi Ă  crĂ©er un conseil des femmes, le tout premier conseil des femmes non seulement dans le district, mais certainement aussi dans toute la province.

Tous les employĂ©s locaux de Nai Qala reçoivent une formation sur les droits de l’homme et l’Ă©galitĂ© des genres. Chaque membre du personnel incarne les valeurs de l’organisation par l’exemplaritĂ© de sa pratique et de ses actions, au bureau et sur le terrain. Les enseignants-formateurs sont devenus les meilleurs ambassadeurs de Nai Qala pour promouvoir l’Ă©ducation des filles, en discutant avec la communautĂ© ou en motivant les parents en faisant du porte-Ă -porte.

Offrir aux femmes et aux filles un accĂšs Ă©gal Ă  l’Ă©ducation, aux services de santĂ©, Ă  un travail dĂ©cent et Ă  la reprĂ©sentation dans les processus dĂ©cisionnels peut alimenter des Ă©conomies durables, et profiter aux familles et aux communautĂ©s dans leur ensemble. L’Ă©galitĂ© des genres est non seulement un droit humain fondamental, mais aussi la base d’un pays pacifique, prospĂšre et durable. Toute petite amĂ©lioration vers l’Ă©galitĂ© des genres peut apporter de grands changements dans l’Ă©tat d’esprit et profiter Ă  l’ensemble de la sociĂ©tĂ©.

 

[1] Tous les chiffres proviennent de l’Ă©tude des conditions de vie en Afghanistan (« Afghanistan Living Conditions Survey » – ALCS) 2016 – 2017, publiĂ©e le 7 mai 2018 par l’organisation centrale des statistiques de la rĂ©publique islamique d’Afghanistan http://cso.gov.af/Content/files/Surveys/ALCS/Final%20English%20ALCS%20Highlight(1).pdf

[2] Le pourcentage de femmes occupant un poste de direction ne représente que 6.6% de celui des hommes (ALCS, 2018).

RĂ©duire la pauvretĂ© rurale – GĂ©nĂ©ration de revenu

La gĂ©nĂ©ration de revenu liĂ©e au chantier de construction favorise la croissance d’une Ă©conomie locale presque inexistante. 

Bien que seulement 12% seulement du territoire national soit cultivable, l’économie afghane dĂ©pend fortement de l’agriculture, en particulier dans les rĂ©gions reculĂ©es. Le secteur primaire fait vivre plus de 60% de la population mais la moitiĂ© des mĂ©nages ruraux pratiquent seulement une agriculture de subsistance, et ne commercialisent pas leur production. Ces populations sont les plus durement affectĂ©es par les variations saisonniĂšres : les hivers sont souvent longs et rigoureux et pour survivre jusqu’au printemps, une grande partie de ces petits paysans doit vendre des tĂȘtes de bĂ©tail, trouver un emploi en dehors de l’agriculture ou emprunter de l’argent. La pauvretĂ© frappe particuliĂšrement les rĂ©gions montagneuses, oĂč le mauvais Ă©tat des routes et l’accĂšs difficile aux marchĂ©s s’ajoutent aux alĂ©as climatiques.

Abuzhar a 35 ans et travaille comme cuisinier sur le chantier de l’école de Sokthagi. Il est trĂšs content d’avoir pu trouver un emploi . Ce revenu inespĂ©rĂ© fait dire Ă  ce pĂšre : « sans ce travail, je n’aurais pas pu subvenir aux besoins des cinq membres de ma famille. Je n’avais aucun espoir car je ne possĂšde pas de terrain et n’avais aucune perspective de revenu ».

Mohamed, ĂągĂ© de 50 ans et Ă  la tĂȘte d’une famille de 8 enfants a profitĂ© de passer son permis de construire poids lourd lorsqu’il a appris que Nai Qala allait dĂ©marrer la construction d’une Ă©cole dans son village. Ses premiers mois de  salaire comme chauffeur lui permettent de faire vivre sa famille pendant une annĂ©e. Avec le salaire qu’il recevra pour la deuxiĂšme phase du chantier, il envisage d’acheter du bĂ©tail. Quatre enfants de Mohamed sont scolarisĂ©s, 3 filles et un garçon. GrĂące Ă  son salaire et la perspective du bĂ©tail Ă  venir, il est optimiste quant Ă  l’éducation de ses enfants; il est maintenant Ă  mĂȘme de leur assurer un accĂšs Ă  l’école.

L’arrivĂ©e d’un chantier dans les rĂ©gions reculĂ©es, tel celui de l’école de Sokhtagi, est souvent une occasion unique et inespĂ©rĂ©e d’obtenir un revenu. A ce jour, 34 personnes travaillent sur le site de la future Ă©cole, dont 26 sont des employĂ©s locaux recrutĂ©s dans le village spĂ©cialement pour le projet. En plus de fournir un salaire aux ouvriers, l’entreprise de construction achĂšte des aliments aux familles et sur le marchĂ© local afin de nourrir ses employĂ©s fixes. Salaires et achats alimentaires sont une contribution bienvenue Ă  la croissance de l’économie locale et rĂ©duisent la pauvretĂ© des familles.

Des matériaux durables

Minimiser l’impact Ă©nergĂ©tique de la construction en utilisant des matĂ©riaux locaux

Lors de la construction d’infrastructures communautaires, il nous tient Ă  coeur de minimiser l’impact sur l’environnement. L’énergie nĂ©cessaire Ă  la fabrication et au transport des matĂ©riaux peut non seulement augmenter de façon significative les coĂ»ts de construction mais surtout avoir un impact non nĂ©gligeable sur l’environnement.

Le calcul de l’énergie grise prend en compte l’analyse du cycle complet de vie du produit : conception, extraction et transport des matiĂšres premiĂšres, transformation des matiĂšres et fabrication du produit, commercialisation, transport, usage et mise en Ɠuvre et enfin, son recyclage Ă©ventuel. De ce point de vue, les matĂ©riaux locaux peu ou non transformĂ©s ont un net avantage sur les autres : la pierre, la terre, l’argile, la paille, le bois ou la laine sont des matĂ©riaux de construction qui peuvent Ă  la fois rĂ©pondre aux exigences modernes de la construction et qui ont une Ă©nergie grise trĂšs faible.

Dans les rĂ©gions reculĂ©es du centre de l’Afghanistan, les distances de transports font grimper les coĂ»ts de l’énergie grise. La production de certains matĂ©riaux de construction contribuent Ă  faire gonfler la facture Ă©nergĂ©tique et a un impact nĂ©gatif sur l’environnement. L’utilisation de la pierre a ainsi Ă©tĂ© favorisĂ©e Ă  celle de la brique en terre cuite dans la majoritĂ© des constructions de Nai Qala. Bien que l’argile soit un matĂ©riau disponible en quantitĂ© presque illimitĂ©e et entiĂšrement recyclable, la cuisson de la terre est un processus Ă©nergivore, pouvant durer jusqu’à plusieurs jours, Ă  des tempĂ©ratures dĂ©passant les 1000 degrĂ©s. Les fours sont parfois alimentĂ©s par du combustible fossile mais le plus souvent par du bois de rĂ©gions dĂ©jĂ  trĂšs arides, ce qui contribue Ă  la dĂ©forestation.

Lors du choix de l’entreprise de construction et de la signature des contrats, les matĂ©riaux de construction sont soigneusement sĂ©lectionnĂ©s afin d’apporter sĂ©curitĂ© et confort aux futurs utilisateurs du bĂątiment tout en minimisant  l’impact sur l’environnement. L’école de Sokthagi est ainsi construite Ă  partir de pierres extraites des montagnes environnantes et qui sont taillĂ©es sur place Ă  la bonne dimension. Le gravier et le sable utilisĂ© pour le mortier viennent de la riviĂšre toute proche. Seul le bois pour la charpente, les fenĂȘtres et les portes est transportĂ© depuis d’autres provinces. La provenance des matĂ©riaux favorise ainsi l’écobilan positif de la construction.