Archives par mot-clé : éducation

Formation d’éducatrices de la petite enfance

En Afghanistan, la formation des enseignants du pré-primaire est assurée par les ONGs

Bien qu’en Afghanistan le cycle pré-primaire fasse partie du plan national de l’éducation, il n’existe pas encore de formation officielle pour les enseignants et le soutien du gouvernement à l’éducation de la petite enfance reste plutôt limité. Ce sont ainsi des organisations non gouvernementales qui prennent le relais pour former des centaines d’enseignants chaque année et/ ou mettre en place des programmes d’éducation pré-primaire.

Parmi les ONGs actives sur le terrain, la Fondation Aga Khan bénéficie d’une expérience de plusieurs années dans l’éducation de la petite enfance en Afghanistan et dans d’autres régions du monde. Elle a ainsi établi, grâce à son réseau mondial, ses propres méthodes d’apprentissage et forme, chaque année, des centaines d’enseignants. Lors du lancement du projet de Nai Qala d’éducation de la petite enfance en 2017, deux futures éducatrices avaient suivi la formation dispensée par la fondation Aga Khan.

Au printemps 2018, Nai Qala a étendu son projet à 7 nouvelles classes et a recruté une dizaine de nouvelles enseignantes. La formation des jeunes femmes a été confiée à une « ancienne » du projet, Khatira, qui a organisé un séminaire de formation à partir des notions pédagogiques acquises lors de sa propre formation, et enrichies par son expérience. La méthode d’enseignement pour les classes de maternelle est centrée sur l’élève, les travaux de groupe et fait un usage extensif des cartes-flash : les petites cartes que tout étudiant a utilisé au moins une fois dans sa vie pour faire les révisions… pour les plus petits, on écrit un mot d’un côté et de l’autre on le représente par un dessin. Khatira assure aussi une fois par semaine un suivi auprès des nouvelles enseignantes, dans leur classe respective et les invite aussi à observer de temps en temps le déroulement de sa classe. Les enseignantes sont conscientes que les intérêts et les capacités des enfants varient considérablement au niveau préscolaire et que, par conséquent, des activités individuelles, en groupes soient prévues pour répondre aux besoins des enfants et promouvoir le développement des aptitudes cognitives, langagières, sociales, affectives et physiques. Dans les classes préscolaires, les possibilités d’exploration créative des enfants sont mises en équilibre avec les conseils des enseignants pendant les activités d’enseignement et d’apprentissage structurés.

Afin de compléter la formation pédagogique des enseignantes, Nai Qala a aussi organisé pour quelques éducatrices, un cours de premier secours en partenariat avec l’organisation non gouvernementale JRS (Jesuit Refugee Service). afin d’acquérir les bons réflexes, spécialement lorsque on s’occupe de jeunes enfants. Quatre étudiantes se sont rendues à Kaboul dans les locaux du JRS pour apprendre comment stopper une hémorragie, traiter une brûlure, mettre en place une attelle ou encore faire un bandage. Ce cours, pensé et dispensé par une infirmière retraitée suisse, a été très apprécié et les jeunes femmes qui ont participé ont reçu la mission de transmettre les connaissances nouvellement acquises non seulement à leur collègues restées sur place, mais aussi aux parents de leurs jeunes élèves.

Le plan stratégique national de l’éducation afghan 2017-2021 prévoit un nouveau diplôme spécialisé en développement de la petite enfance et en éducation primaire; malheureusement, par manque de moyen, le cursus n’est pas encore en place aujourd’hui. Cependant un tel objectif est la reconnaissance du rôle que des enseignants possédant des compétences spécialisées en matière d’enseignement et de développement ainsi qu’une bonne compréhension peuvent avoir un impact positif sur le taux d’abandon scolaire et assurer un apprentissage solide aux enfants du cycle primaire inférieur. En attendant la mise en place d’un programme officiel de formation pour les enseignants, les ONGs jouent un rôle important pour transmettre des notions de pédagogie et aborder les questions transversales telles que la santé, l’environnement et l’égalité des sexes.

[cycloneslider id= »ecd-teacher-training »]

Ramassage des déchets

Le changement de comportement et la participation du public sont la clé d’une gestion fonctionnelle des déchets.

Les déchets augmentent

L’humanité a créé 8,3 milliards de tonnes de plastique depuis que la production à grande échelle des matériaux synthétiques a commencé au début des années 1950, et la plus grande partie réside maintenant dans les décharges ou dans l’environnement naturel [1]. À l’échelle mondiale, quelque 3,5 milliards de personnes n’ont pas accès aux services formels de gestion des déchets et la population des régions reculées d’Afghanistan ne fait pas exception.

Les chiffres mondiaux de la pollution par le plastique donnent des maux de tête: 500 milliards de sacs sont utilisés chaque année, un million de bouteilles sont achetées chaque minute; la plupart des plastiques ne se biodégradent pas, de sorte que les déchets plastiques que les humains ont générés peuvent rester pendant une centaine ou plusieurs centaines d’années. De plus en plus de déchets plastiques se retrouvent dans le paysage afghan, même dans des endroits qui méritent ou ont déjà le statut de parc national. La légende dit qu’un plongeon dans les lacs de Band-e-Amir, le premier parc national afghan, vous guérira des maladies, mais les ordures et les déchets qui semblent se retrouver dans les lacs suggèrent plutôt le contraire.

Initiative communautaire à Sokhtagi

Choquée par la quantité d’ordures qui jonchent les lacs, les lacs et les rivières des environs de Sokhtagi, la présidente de Nai Qala a partagé ses tristes sentiments avec la communauté locale lors de son séjour dans la région, en mars 2018. Ses paroles ont résonné positivement aux oreilles de la communauté et ont poussé les habitants à prendre des dispositions. Fin juin 2018, le conseil d’école de Sokhtagi a organisé une journée générale de collecte des déchets où plus de 350 personnes ont participé. Les parents, les enseignants et les élèves ont rassemblé plusieurs dizaines de kilos de plastique, de verre, de métal et de tissu provenant du marais de Sokhtagi et de ses abords.

Une telle motivation parmi la communauté de Sokhtagi, dans une région historiquement si isolée, est remarquable. Parmi de nombreux autres bénéfices, la construction d’une école rend les villageois attentifs à leur environnement. «Nous avons l’un des plus beaux lacs juste devant notre porte, nous devons en prendre soin et, qui sait, un jour notre village deviendra une zone qui attirera de nombreux étrangers à la visiter» a déclaré un homme qui faisait partie des bénévoles.

Prendre conscience de son environnement et des déchets générés

Nai Qala promeut des valeurs de durabilité et engage la communauté de tous les villages où elle construit une école ou un centre de santé à être consciente de son environnement et à prendre soin de la nature. L’association s’assure que l’environnement soit un sujet discuté avec les bénéficiaires de ses programmes.

À un moment où la Banque Mondiale estime que la production mondiale de déchets solides devrait augmenter de 70% d’ici 2025, les pays en développement faisant face aux plus grands défis, ces initiatives communautaires donnent un signal d’espoir fort. Non seulement la collecte des déchets, mais aussi une réflexion critique sur l’utilisation des matériaux ainsi que de bonnes pratiques de gestion des déchets aideront à garder ces régions éloignées du centre de l’Afghanistan propres. Espérons ensemble que la réduction et la collecte des déchets, une réflexion sur ce que l’on achète et un choix de matériaux plus durable, dans la mesure du possible, feront bientôt partie de la culture locale.

[1]Roland Geyer et al. Production, use, and fate of all plastics ever made. Science Advances, July 2017 DOI: 10.1126/sciadv.1700782

Première rentrée pour 180 petits Afghans

Alors que la plupart des enfants de l’hémisphère nord sont en pleines vacances d’été, 180 jeunes enfants âgés de 4 à 6 ans ont étrenné leur première rentrée ce mois de juillet.

Préparation du matériel

La présidente de Nai Qala, Taiba Rahim et les employés du bureau de Kaboul n’ont pas chômé ces dernières semaines. Plusieurs centaines de kilos de matériel ont en effet été rassemblés à Kaboul pour équiper les classes.

Ce sont des dizaines de chaises, plusieurs étagères, coffres à jouets, tableaux blancs mais aussi tapis, le tout multiplié par 7, qui ont été envoyés dans 7 villages des régions montagneuses de Ghazni (proche des écoles de Sada, Ghow Murda et Nai Qala).

En plus de l’ameublement, du matériel scolaire en grande quantité a aussi été acheté et transporté ; ce sont, entre autres,:

  • des dizaines de kilos de plots en bois fabriqués pour l’occasion par des menuisiers locaux;
  • des jouets, jeux de construction, des petites voitures, de la dînette, des ballons et biens d’autres;
  • du papier, du carton, des crayons de couleur, de la peinture;
  • du matériel hygiénique de base tels savons, brosses à dents et dentifrice.

Le team de Kaboul, représenté par MM. Qeyam et Ali Reza s’est impliqué à 200% dans l’installation des classes, non seulement depuis la capitale où ils ont organisé soigneusement toute la logistique et où ils se sont assurés que le matériel acheté était correctement emballé pour subir les aléas du transport sur des routes parfois très cahoteuses mais aussi sur le terrain. Qeyam a passé un mois complet dans les villages pour s’assurer que tout le matériel était bien arrivé et distribué, et que chaque classe était parfaitement installée. Chaque village est séparé par une distance de 20 minutes à 1 heure de voiture; pour relier le premier au dernier village, il faut compter 4 heures de route.

Formation accélérée pour les enseignantes

Après un processus de recrutement où plus de 55 candidates se sont présentées, le team de Kaboul a retenu 9 jeunes femmes. Celles-ci sont des filles diplômées des 3 premières écoles  construites par Nai Qala, souvent célibataires ou parfois déjà mariées, et qui sont titulaires d’un diplôme d’une haute école (université ou autre). Comme les perspectives d’emplois dans ces régions reculées sont minimes, la création de classes d’éducation de la petite enfance ouvre de nouvelles perspectives d’emploi.

C’est à Zewar, une des deux enseignantes des classes d’éducation de la petite enfance ouvertes en 2017, qu’est incombée la responsabilité d’organiser un atelier de 3 jours pour donner quelques bases de pédagogie aux nouvelles recrues. Zewar avait elle-même bénéficié d’un atelier pratique d’une semaine, suivi par un autre en cours d’emploi, avant d’enseigner aux petits. Pour les jeunes femmes, l’atelier était la première expérience du genre de leur vie.

En plus de cette formation expresse, Zewar suivra au jour le jour les nouvelles enseignantes dans leurs classes respectives. Elle se rendra dans chaque village, en voiture accompagnée d’un chauffeur expérimenté, pour encourager, guider et soutenir chacune des maîtresses dans leur nouvelle expérience.

Lors de l’atelier de formation, les jeunes femmes ont découvert le matériel pédagogique mais ont pu aussi se familiariser avec les jeux et jouets divers. Cette formation a aussi été l’occasion de tester pour la première fois des jouets, auxquels elles n’avaient pas eu accès lorsqu’elles étaient petites. Une découverte émouvante !

Implication de la communauté locale

L’implication de la communauté locale est essentielle dans le projet. Chaque communauté a en effet mis à disposition la meilleure salle du village afin de créer des conditions d’apprentissage adéquates. Dans certains cas, si les tapis apportés par Nai Qala ne recouvraient pas tous les sols, les villageois ont mis à disposition de la moquette pour couvrir les parties manquantes. La communauté a pris très à cœur l’installation du matériel, participant au déchargement, déballage et aménagement.

Chaque village a attendu avec impatience l’arrivée de Qeyam; toute la communauté des hommes, des femmes, des enfants s’est rassemblée, prête à offrir son aide pour  transporter le matériel, arrimer le panneau informant du projet au bord de la route ou encore aménager la classe.

Ce qui ne se voit pas

La mise en place d’un projet d’une telle envergure nécessite des mois de préparation. Ce sont en effet de nombreuses visites auprès des ministères central et provincial, et des heures de négociations avec les villageois qui ont été nécessaire pour assurer la durabilité du projet. Un accord a été signé avec le gouvernement pour assurer le suivi au-delà des 3 premières années de fonctionnement; des accords avec chaque communauté locale ont été conclus pour assurer la mise à disposition des locaux où les cours seront dispensés.

Chaque organisation opérant dans le domaine de l’éducation doit impliquer le ministère de l’éducation puisque celui-ci se porte garant du plan national d’éducation. Par conséquent, le gouvernement surveillera les progrès du projet et formulera également des suggestions constructives à son propos. Le ministère de l’éducation, par le biais de sa direction au niveau provincial, s’est donc engagé à assurer le suivi pour s’assurer que le projet fonctionne en s’appuyant sur la communauté et pour gérer les classes d’éducation de la petite enfance en terme de ressources humaines, après 2020.

La rentrée scolaire

Ce sont au total 180 enfants qui ont participé à leur première rentrée scolaire. Le projet d’éducation de la petite enfance de Nai Qala, touche 9 classes de 9 villages : 7 nouvelles classes qui se sont ajoutées aux 2 classes déjà initiées lors de la rentrée de l’été 2017.

Les petits, entre 4 et 6 ans, apprendront non seulement à lire et à écrire mais aussi à imaginer et à se développer par le jeu et les activités artistiques. La classe d’éducation de la petite enfance est aussi l’occasion pour ces jeunes enfants de se sociabiliser et apprendre quelques bonnes manières et les bases l’hygiène.

Après quelques jours seulement de cours, les retours sont déjà très positifs. Les parents affirment qu’ils n’ont pas de problème à réveiller leurs enfants tôt le matin, ce qui n’était pas forcément le cas avant la rentrée. Les habitants des 9 villages sont très heureux et font en sorte que le programme se passe bien. Les enseignantes sont super motivées et la joie se lit sur les visages des enfants.

Pour en savoir plus sur Nai Qala et l’éducation de la petite enfance, c’est par ici.

[cycloneslider id= »ecd-opening »]

Education des filles, un changement d’état d’esprit

Promouvoir l’éducation des filles et les changements culturels grâce à un programme de renforcement des capacités

Améliorer la qualité de l’éducation dans les écoles que Nai Qala a construit.
Dans l’ensemble, la qualité de l’éducation en Afghanistan, en particulier dans les zones rurales, est très basse. Pour remédier à cela, l’Association Nai Qala non seulement construit des bâtiments scolaires dans ces régions isolées, mais propose aussi plusieurs classes de tutorat en sciences, et des cours de préparation au test national d’entrée à l’université. Sans ces cours, beaucoup de filles n’auraient pas pu se présenter à l’examen, les parents n’ayant pas les moyens et la motivation de les envoyer en ville pour suivre des cours particuliers.

Le rôle des enseignants de Nai Qala dans le renforcement des capacités représente beaucoup plus que le transfert de connaissances scientifiques.
Inspirée par son expérience avec les systèmes scolaires occidentaux qui favorisent une communication régulière entre les enseignants et les parents, la présidente de Nai Qala a motivé les enseignants-formateurs à établir une telle culture de dialogue. Les formateurs rencontrent les parents, souvent à la maison, pour les encourager à apporter leur soutien aux enfants. Dans les régions rurales reculées, de nombreux parents sont analphabètes et ne peuvent pas aider les enfants à faire leurs devoirs, mais ils peuvent par contre les aider en leur donnant de l’espace et en leur faisant confiance.

Les formateurs sont très conscients de l’importance du rôle des parents dans l’éducation des enfants et se sont rendu compte que ce soutien manquait à l’école. Les enseignants-formateurs de Nai Qala vont même rendre visite aux parents des élèves qui ne participent pas pendant les cours; ils marchent parfois pendant quelques heures pour trouver une maison presque isolée, dans les montagnes, avec un petit bout de terrain et quelques têtes de bétail. Quand les parents voient le professeur, ils ont d’abord un peu peur, se demandant ce qu’il attend d’eux et pourquoi il vient chez eux. Cependant, lorsque les enseignants se présentent et expliquent que cela fait partie de leur rôle de rencontrer les parents, non seulement parce que leur enfant vient en classe de renforcement des capacités, mais aussi pour féliciter les parents de les envoyer au cours. Beaucoup de parents ne peuvent croire ce qu’ils entendent et deviennent émotifs. Étonnamment, les enseignants voient très souvent une attitude différente chez leurs élèves dans les jours qui suivent la visite. Cette fille ou ce garçon vient plus tôt à l’école et interagit plus, étant maintenant conscient que ses professeurs lui donnent de l’importance.

Les enseignants prennent des initiatives pour stimuler la participation des filles en classe.
Les enseignants discutent entre eux de la participation et de l’implication des élèves dans la classe. Ils ont, par exemple, décidé de répartir dans des classes séparées deux sœurs qui étaient trop passives pendant les cours et ont encouragé leurs camarades à soutenir les sœurs. Les filles ont pleuré et ont beaucoup souffert de la séparation pendant quelques jours, mais sont ensuite devenues par la suite les élèves les plus brillantes de l’école.

Un changement d’état d’esprit des enseignants sur l’éducation des filles.
Les enseignants-formateurs de Nai Qala viennent eux-mêmes de régions rurales reculées du centre de l’Afghanistan, et sont originaires de communautés pauvres et traditionnelles. « Quand j’étais à l’école, j’ai étudié dans une classe mixte, avec des filles. J’ai toujours gardé une idée en tête: pourquoi les filles devraient-elles venir à l’école? Elles ne sont pas faites pour l’école, à quoi cela leur sert-il?  » se souvient Jawad, un enseignant-formateur de Nai Qala âgé de 26 ans. La description des tâches des enseignants-formateurs met un accent particulier sur l’éducation des filles. Les enseignants ont non seulement reçu une formation sur les droits de l’homme et des femmes, mais ils ont également été formés par le personnel de Nai Qala sur la façon d’encourager les filles et leurs parents. Jawad a raconté qu’une fois qu’il a vu une fille répondre à un problème mathématique très complexe devant la classe, sa perception des filles a été changée pour toujours: « Elle a commencé à écrire et à résoudre le problème avec compétence. Dans cette minute, je suis allé au fond de ma pensée et me suis interrogé: pourquoi étais-je si négatif au sujet des filles? Est-ce la société qui m’a influencé? Beaucoup de questions me sont venues à l’esprit et cette nuit-là, je n’ai pas bien dormi … Après cette journée, je suis devenu très déterminé d’aider les filles. C’est maintenant la troisième année que j’enseigne aux filles et les aide pour les matières scientifiques, avec mes collègues. Jusqu’à présent, j’ai aidé environ 1000 filles âgées de 12 à 18 ans. Je n’aurais jamais imaginé que je serais capable de faire mon travail avec une telle motivation. Il n’est jamais trop tard pour se rendre compte que les filles ont les mêmes talents et méritent les mêmes droits que les garçons. Je suis reconnaissant à Nai Qala de m’avoir aidé à réaliser ce point important « .

Avec le soutien de Nai Qala, des centaines de filles sont en route pour l’université. Dans l’une des régions rurales les moins développées de l’Afghanistan, cela représente un changement extraordinaire et apporte de l’espoir. Le programme de renforcement des capacités est une formidable plateforme qui permet d’apporter des changements culturels graduels dans les régions reculées et de promouvoir l’éducation des filles.

Grâce à Nai-Qala, les filles peuvent suivre des cours d’appui pendant l’hiver

Des filles de l’école de Zeera Gag sont hébergées dans des familles d’accueil le temps de suivre les cours hivernaux d’appui scientifique.

À la mi-décembre, les enseignants-formateurs de Nai Qala se sont rendus au village de Zeera Gag, où l’Association Nai Qala a construit une école en 2015, pour lancer une nouvelle édition du cours de renforcement des capacités.

Nai Qala avait déjà exécuté ce programme dans le village de Zeera Gag l’hiver dernier, pendant les vacances scolaires. Il était destiné à plus de 200 filles. Mais chaque semaine, le nombre de filles participant au cours diminuait progressivement; en effet, de nombreuses filles vivent dans des villages reculés où les risques d’avalanche  sont élevés et les conditions météorologiques difficiles. Toutes les filles qui ne pouvaient pas assister au cours étaient très déçues.

Cet été, de nombreux parents déterminés et qui partageaient la déception de leurs filles ont approché des familles vivant à proximité de l’école de Zeera Gag. De nombreuses familles ont accepté qu’une jeune fille puisse vivre avec eux pendant 3 mois, ce qui correspond à la durée du cours de renforcement des capacités. En compensation de l’hébergement de leur fille, les parents ont donné du blé ou du fromage aux familles d’accueil.

Quelques jours avant le début du cours, plus de 10 filles âgées de 16 à 18 ans vivaient déjà dans leur nouvelle maison, en attendant avec impatience l’arrivée des enseignants de Nai Qala.

Pour cette année, 160 filles sont attendues au cours de renforcement des capacités.

Pour en savoir plus sur le projet de renforcement des capacités, cliquez ici.

Les mamans sont conquises par les classes maternelles

Les mères dont les fils ou filles participent au programme de la petite enfance sont impressionnées par les progrès de leurs enfants et sont très reconnaissantes à l’Association Nai Qala d’avoir offert une telle classe. Quatre d’entre elles partagent leurs témoignages:

La maman de Setayesh (6 ans) et Elena (5 ans): « Mes filles ont appris à lire et à chanter, à saluer les gens et à être polies. Elles ont appris en classe puis expliqué les 5 sens à la famille. Je n’y avais jamais pensé  … et j’ai trouvé cela très intéressant. Quand je vois tous les jours mes enfants revenir à la maison et partager leurs nouveaux apprentissages, cela remplit mon cœur de bonheur et d’une joie que je n’avais jamais ressentis auparavant. Mes enfants sont différents des autres enfants. Si l’Association Nai Qala éprouvait  un jour des difficultés financières, nous contribuerions à maintenir un programme aussi important pour nos enfants. Nous sommes prêts à tout faire pour nos filles! ».

La maman de Saraj (4 ans): « Mon fils fait très attention à ses vêtements et essaie de jouer dans un environnement sûr. Avant l’existence du programme, il jouait toujours dans la poussière ou dans des endroits sales, mais maintenant c’est totalement différent. Jouer dans un endroit propre fait partie de sa dignité et de sa discipline. Il salue et montre du respect à tout le monde. En seulement quatre mois, il est devenu un autre garçon. Il a appris des choses que je n’aurais jamais pu lui expliquer. Maintenant, je sais comment parler avec mon fils. Je suis très reconnaissante que Nai Qala ait apporté un tel projet. J’espère que l’Association Nai Qala pourra poursuivre le programme. Si ce n’était pas le cas, nous pourrions poursuivre ce programme nous-mêmes ».

La maman de Marina’s (5 ans): « Ma fille rentre à la maison, partage et chante toutes les chansons qu’elle a apprises en classe. Cela apporte tellement de bonheur dans notre maison. L’attitude de Marina est totalement différente à la maison, sa façon de parler, de manger, d’écouter, de saluer … Le cahier qui lui a été remis en classe est une grande motivation pour elle. Elle écrit et lit sans s’arrêter. Quand je vois Marina, je regrette de ne pas avoir eu une telle opportunité quand j’avais son âge … J’espère que Marina apprendra bien et qu’elle aura un bon futur. Les chansons de ma fille me donnent une telle inspiration que je souhaite qu’il y ait une telle classe pour les mères aussi ».

Razeya, mère de deux jeunes enfants: « Je suis très heureuse de participer à la classe où mes deux enfants viennent tous les jours. Je n’arrive pas à croire que ma fille de 4 ans et mon garçon de 3 ans sachent déjà lire et écrire. Je vois comment ils apprennent, jouent ensemble et développent leur personnalité … Depuis que mes enfants suivent ce cours ils sont très différents. Ils disent bonjour à tout le monde, lavent leurs mains régulièrement, en particulier avant et après les repas ».

Renforcement des capacités: quel impact?

Les cours de soutien donnés par Nai Qala ouvrent de nouvelles perspectives aux écoliers et permettent aux familles des économies substantielles

Aqela, en classe terminale à l’école de Nai Qala apporte son témoignage sur les cours de renforcement des capacités:

Je ne savais pas comment renforcer les matières scientifiques pour me préparer à l’examen d’entrée à l’université; est-ce que je pourrais passer l’examen? J’ai demandé à mes parents s’ils pouvaient m’envoyer dans une grande ville prendre des cours de soutien. Mais mes parents n’en avaient pas les moyens.

Au printemps 2016, j’ai appris que Nai Qala offrait un cours similaire dans notre village. J’ai eu l’impression de rêver. Et pourtant c’était vrai. Le cours a eu lieu et depuis, ma vie est remplie d’espoir et de détermination! J’ai essayé d’assister à toutes les classes ce semestre. Un sentiment de responsabilité grandit en moi: je dois saisir cette chance et réussir.

Mon rêve est de travailler dans le domaine de la santé pour aider mon village et ma communauté. La santé est l’un des plus gros problèmes et un énorme défi.”

En 2016, un soutien scolaire a été offert à plus de 100 élèves préparant l’examen d’entrée à l’université à l’école de Nai Qala. Notre objectif initial était de donner des cours à 46 filles et 34 garçons, mais davantage d’élèves intéressés ont pu bénéficier du projet.

Le cours de formation a aidé la communauté à économiser environ 20’000 USD, soit le montant qui aurait été dépensé si tous les enfants avaient été envoyés en ville pour un cours similaire (coût estimé à 200 USD par enfant).

De meilleurs standards éducatifs signifient que davantage d’enfants de la campagne, y compris des filles, auront la chance d’aller à l’université.

En 2017, 187 adolescents (120 filles et 62 garçons) ont suivi le cours de préparation pour l’examen d’entrée à l’université.

Pour en savoir plus sur le projet de renforcement des capacités, cliquez ici.

Inspiration pour les élèves

Des anciens élèves de Nai Qala sont devenus enseignants-formateurs et une source d’inspiration pour les générations actuelles d’élèves

Pour débuter le projet de formation d’enseignants en 2016, nous avons embauché trois diplômés de l’université de Kaboul avec des compétences en pédagogie. Deux d’entre eux étaient même issus d’une école construite par Nai Qala.

A la fin de leurs études universitaires, ils sont maintenant prêts à travailler au service de leur communauté. Le fait qu’ils aient fréquenté une école Nai Qala était l’un des critères de sélection: ils reviennent servir les leurs, ce qui en retour est source d’inspiration pour d’autres élèves du village.

 

Pause hivernale à l’école des plus petits

Après 6 mois d’activité, les deux classes d’éducation de la petite enfance sont en pause hivernale. Les températures dans la région de Nai Qala sont largement en dessous de zéro degré et la neige a fait ses premières apparitions.

Lors de ce semestre pilote, les enfants de Nai Qala ont fait des progrès remarquables. Ils ont non seulement appris à reconnaitre et écrire les lettres de l’alphabet en dari (farsi), et compter jusqu’à 50 mais ont surtout développé des nouvelles capacités sociales grâce aux jeux et activités artistiques qui leur ont été proposés.

Grâce à ce projet, 36 filles et garçons ont écouté des histoires, dessiné et fait de la peinture et, le plus important, ont développé leur imagination. Tous ensemble, ils ont participé à des jeux qui ont renforcé la confiance en eux et stimulé le développement de leur personnalité.

Apprendre en s’amusant

Le programme d’éducation de la petite enfance stimule garçons et filles à jouer ensemble

L’un des objectifs les plus importants du programme d’éducation de la petite enfance est que dès leur plus jeune âge, tous les enfants, filles et garçons, apprennent à jouer ensemble. Jouer ensemble développe leur imagination et les stimule à s’inspirer les uns des autres.

Le programme d’éducation de la petite enfance est conçu pour offrir une gamme élargie d’expériences aux jeunes enfants en les aidant à développer des compétences et à former les attitudes qui leur permettront de maximiser leurs capacités d’apprentissage pendant  la classe et tout au long de leur scolarité.

Ici, le petit garçon semble penser qu’il pourrait bien s’inspirer du château construit par sa jeune collègue…