Nai Qala contribue Ă l’amĂ©lioration de la situation des droits humains en Afghanistan
La capacitĂ© de l’Ătat afghan Ă fournir des services essentiels comme l’Ă©ducation et les soins de santĂ© et Ă respecter, protĂ©ger et rĂ©aliser les droits humains a ses limites. Les zones rurales isolĂ©es ont Ă©tĂ© traditionnellement nĂ©gligĂ©es par les administrations centrales successives de Kaboul et aujourd’hui, ces communautĂ©s isolĂ©es ressentent particuliĂšrement l’absence d’une rĂ©ponse forte de l’Ătat. L’absence d’infrastructures et d’institutions de base, telles que les Ă©coles et les dispensaires, compromet la capacitĂ© de l’Ătat Ă assurer un bon niveau de santĂ© et d’Ă©ducation. Les Ă©coles et les cliniques, lĂ oĂč elles existent, sont difficiles d’accĂšs pour la plupart des gens. Le personnel de ces institutions est souvent peu formĂ© et peu motivĂ©. Peu d’employĂ©s formĂ©s acceptent de travailler dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es oĂč les conditions de vie peuvent ĂȘtre difficiles. Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes aient quittĂ© le pays pour tenter d’amĂ©liorer leurs conditions de vie ailleurs, et cet exode rural constant aggrave la situation pour ceux qui restent, car il affaiblit le tissu social de ces communautĂ©s.
Les femmes et les filles sont toujours privées de leurs droits fondamentaux, confrontées à de multiples restrictions et discriminations, à des abus et à diverses formes de violence, tandis que les efforts visant à améliorer la condition de la femme se heurtent à une opposition constante. Les rÎles des femmes et leur potentiel en tant que contributrices au développement social et économique sont encore insuffisamment pris en compte.
 Droit Ă l’Ă©ducation
L’Ă©ducation est un droit de l’homme, inscrit dans la DĂ©claration universelle des droits de l’homme et dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Chaque fille et chaque garçon devrait avoir droit Ă une Ă©ducation de qualitĂ© afin d’avoir plus de chances dans la vie, y compris des dĂ©bouchĂ©s professionnels, une meilleure santĂ© et Ă©galement de participer au processus politique. Une Ă©ducation de base est Ă©galement importante pour garantir que tous les individus soient conscients de leurs droits.
En Afghanistan, 28 % des enfants d’Ăąge scolaire ne sont pas scolarisĂ©s et seulement 18 % des filles de 15 ans et plus sont lettrĂ©es. Notre travail sur les causes profondes de la faible frĂ©quentation ou de l’absence de frĂ©quentation scolaire des enfants, en particulier des filles, permet de remĂ©dier Ă l’absence de conditions d’apprentissage dĂ©centes telles que l’absence de bĂątiments scolaires adĂ©quats, la faible qualification des enseignants, l’absence d’installations sanitaires (surtout pour les filles menstruĂ©es), l’absence de mur de sĂ©paration, tout en empĂȘchant en mĂȘme temps les enfants d’abandonner l’Ă©cole, en menant des entretiens de motivation avec leurs parents et la communautĂ©, en proposant des cours prĂ©-primaire, en rĂ©duisant la distance qui les sĂ©pare des Ă©coles dans les rĂ©gions rurales reculĂ©es.
Droit à la santé
De mĂȘme que pour l’Ă©ducation, la santĂ© est un droit de l’homme inscrit dans la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ainsi que dans le Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels. Le droit de tout individu Ă la santĂ© signifie que chacun a droit au meilleur niveau de santĂ© physique et mentale possible, ce qui inclut l’accĂšs Ă tous les services mĂ©dicaux, aux installations sanitaires, Ă une alimentation suffisante, Ă un logement dĂ©cent, Ă des conditions de travail salubres, et a un environnement propre.
Alors qu’en Afghanistan, 91 enfants sur 1000 meurent avant leur cinquiĂšme anniversaire, nous nous efforçons d’amĂ©liorer les conditions sanitaires en installant un centre de santĂ© (dispensaire) qui amĂ©liore la santĂ© des femmes et des enfants, et la couverture vaccinale et fournit les soins de base Ă une population de plus de 20’000 habitant-e-s. Les enseignants de Nai Qala ont reçu une formation sur les principes d’hygiĂšne de base ; ils transmettent le message Ă leurs Ă©lĂšves et les jeunes qui participent aux cours d’Ă©ducation prĂ©scolaire apprennent pourquoi et comment se laver les mains. Plusieurs initiatives de jardinage sont encouragĂ©es pour amĂ©liorer l’Ă©tat nutritionnel de toute la famille.
Donner aux gens les moyens d’exercer leurs droits
Si l’objectif principal de nos enseignants est d’enseigner aux enfants, nous voulons aussi saisir l’occasion d’aider les communautĂ©s Ă comprendre le concept des droits humains, ou pourquoi il est important de remettre en question les conceptions anciennes et encourager la formation des filles. Nous voulons que nos enseignants abordent des questions telles que l’Ă©ducation, la santĂ© et l’Ă©galitĂ© avec les anciens du village et d’autres personnes. Il faut du temps pour que les gens acceptent de nouvelles idĂ©es, mais ils ont montrĂ© un intĂ©rĂȘt surprenant jusqu’Ă prĂ©sent.
L’Ă©galitĂ© des sexes, consacrĂ©e par l’article premier de la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, est au cĆur des activitĂ©s de Nai Qala. La vision de Nai Qala est  » Une sociĂ©tĂ© Ă©duquĂ©e, en bonne santĂ© et bien Ă©quilibrĂ©e dans laquelle les femmes et les hommes mĂšnent les changements sociaux, culturels et Ă©conomiques d’une maniĂšre inclusive qui permet Ă leurs enfants – garçons et filles – de s’Ă©panouir « . Notre chemin pour rĂ©aliser notre vision est inclusif, en convaincant patiemment les aĂźnĂ©s, les pĂšres, les hommes. Notre objectif est d’induire de petits changements dans la sociĂ©tĂ© en dĂ©veloppant les capacitĂ©s, les opportunitĂ©s et les ressources des communautĂ©s locales afin que les hommes, les femmes, les garçons et les filles puissent participer sur un pied d’Ă©galitĂ© Ă la vie et aux dĂ©cisions familiales et Ă©largir leurs domaines d’opportunitĂ©s. Nous encourageons la participation des femmes dans la sociĂ©tĂ©, au mĂȘme titre que les hommes, dans la prise de dĂ©cisions sur les questions qui les concernent, comme l’Ă©ducation de leurs enfants, la santĂ© de tous les membres de la famille et le revenu Ă©conomique familial, ainsi que la participation de la communautĂ© entiĂšre aux dĂ©cisions collectives telles que la construction, l’utilisation et la gestion des Ă©coles locales ou du dispensaire.
Les droits de l’homme sont interdĂ©pendants, indivisibles et intimement liĂ©s. Cela signifie que la violation du droit Ă la santĂ© peut entraver l’exercice d’autres droits de l’homme, tels que le droit Ă l’Ă©ducation ou le droit au travail, et vice versa. Sans Ă©ducation, il est moins probable de trouver un emploi bien rĂ©munĂ©rĂ© et un logement dĂ©cent, de participer au processus dĂ©mocratique ou de reconnaĂźtre la valeur de l’Ă©ducation pour les gĂ©nĂ©rations futures. Selon la Banque mondiale, il est prouvĂ© que les citoyens instruits se soucient davantage de l’environnement, sont plus tolĂ©rants envers ceux qui sont diffĂ©rents et sont plus enclins Ă lutter pour l’Ă©galitĂ© des sexes. GrĂące Ă ses initiatives Ă©ducatives et Ă ses actions axĂ©es sur la santĂ©, toutes soutenues par une approche inclusive, Nai Qala s’efforce de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et de promouvoir les droits de l’homme.