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Début des travaux à Anda

Une cĂ©rĂ©monie officielle pour cĂ©lĂ©brer le dĂ©but d’un nouveau projet de construction et marquer l’empreinte de Nai Qala par un symbole fort

L’inauguration officielle du dĂ©but des travaux de la nouvelle Ă©cole d’Anda s’est dĂ©roulĂ©e au mois de mai en prĂ©sence des autoritĂ©s et de la population locale, des parents, des Ă©tudiantes et Ă©tudiants. Cet Ă©vĂ©nement reprĂ©sente bien la philosophie de notre association.

La construction d’une Ă©cole est un pas important pour l’acquisition, par les jeunes filles et garçons, des connaissances nĂ©cessaires Ă  leur avenir, mais c’est surtout une magnifique occasion de promouvoir le dĂ©veloppement d’une rĂ©gion, les changements de mentalitĂ© entre femmes et hommes vers une meilleure Ă©galitĂ© des chances, et ceci de maniĂšre durable. A travers ce nouveau projet, Nai Qala poursuit son engagement pour crĂ©er un impact progressif, mais profond qui influencera les interactions entre les femmes et les hommes.

Les filles démarrent symboliquement la construction

En proposant que le premier coup de pioche de l’école soit donnĂ© par deux jeunes Ă©tudiantes, Nai Qala tient Ă  montrer l’importance des femmes dans la communautĂ©. C’est un simple geste, mais qui est un symbole important pour l’engagement et le rĂŽle des femmes dans la sociĂ©tĂ© afghane et leur dignitĂ©.

C’est par des actions simples lors d’évĂ©nements solennels devant toute la communautĂ© que Nai Qala poursuit ses buts d’amĂ©liorer l’image de la femme et montrer Ă  la sociĂ©tĂ© que celle-ci ne pourra se dĂ©velopper qu’avec l’apport des femmes.

Le projet vient de dĂ©buter et il devrait se terminer en novembre avant l’arrivĂ©e de la neige.

Atelier de formation pour les enseignants du préscolaire

L’Association Nai Qala a rĂ©cemment organisĂ© un atelier pour amĂ©liorer les capacitĂ©s des enseignants du prĂ©scolaire travaillant dans les villages de la rĂ©gion de Nai Qala.

L’Association Nai Qala a organisĂ© dans les locaux de l’organisation Ă  Kaboul, au dĂ©but du mois d’avril, un atelier pour amĂ©liorer les capacitĂ©s des enseignants du prĂ©scolaire travaillant dans les villages de la rĂ©gion de Nai Qala. Huit enseignants ont participĂ© Ă  la formation et approfondi leurs connaissances sur les objectifs du cycle prĂ©scolaire, l’importance de la pĂ©dagogie active, les droits des enfants, la durabilitĂ©, les mĂ©thodes pĂ©dagogiques efficaces, les groupes de jeu dans la communautĂ©, le rĂŽle et l’importance de la communication. Tous les sujets ont Ă©tĂ© activement discutĂ©s et illustrĂ©s par les expĂ©riences quotidiennes des enseignants.

L’école enfantine est un concept nouveau en Afghanistan

L’Ă©ducation prĂ©scolaire est un concept trĂšs nouveau en Afghanistan. Les gens ne savent pas ce qu’est l’Ă©cole enfantine (Ă©cole maternelle) et ne sont donc pas conscients de son importance pour le dĂ©veloppement de l’enfant d’un point de vue Ă©ducatif, Ă©motionnel et comportemental. Les enseignants ont mis l’accent sur la façon dont l’Ă©ducation prĂ©scolaire des jeunes enfants prĂ©pare le terrain pour l’Ă©ducation formelle ultĂ©rieure, mais aussi pour les enfants en tant que futurs citoyens. L’importance du jeu a Ă©tĂ© largement discutĂ©e et reconnue comme un moyen d’inculquer des changements de comportement. Le jeu Ă  l’Ă©cole enfantine donne aux enfants l’occasion de collaborer, de faire des rĂ©alisations dont ils sont fiers, d’apprendre la patience et de partager. Les enseignants ont Ă©tĂ© impressionnĂ©s par le potentiel qu’offre le jeu pour favoriser le changement. 

Le droit de l’enfant est un sujet qui a suscitĂ© un grand intĂ©rĂȘt de la part des participants. « Les enfants ont des droits », « Les enfants doivent ĂȘtre respectĂ©s comme tout autre ĂȘtre humain  » Ă©taient des phrases rĂ©currentes parmi les participants. Les enseignants ont dĂ©couvert comment amĂ©liorer leur comportement avec les enfants d’Ăąge prĂ©scolaire.

Les enseignants ont fait preuve d’un grand enthousiasme pour leur travail quotidien et d’une grande motivation pour leur rĂŽle Ă©ducatif, et ont partagĂ© de nombreuses anecdotes. Tous ont Ă©tĂ© trĂšs heureux de participer Ă  cet atelier. Ils ont beaucoup appris sur le dĂ©veloppement de l’enfant et l’Ă©ducation prĂ©scolaire, mais aimeraient approfondir leurs connaissances et recevoir plus de formation en cours d’emploi Ă  l’avenir

Impressions d’un participant

Qasem, la derniĂšre recrue de l’organisation, a Ă©galement participĂ© Ă  l’atelier, Ă  la fois comme participant et comme formateur. Il partage son sentiment sur le stage :

« L’atelier prĂ©scolaire a Ă©tĂ© l’une des expĂ©riences les plus utiles que j’aie jamais eues. Bien que le sĂ©minaire ait Ă©tĂ© conçu pour amĂ©liorer les compĂ©tences des enseignants du prĂ©scolaire, j’ai aussi beaucoup appris dans cet atelier. Comme l’Ă©ducation prĂ©scolaire en est encore Ă  ses dĂ©buts en Afghanistan, je n’ai jamais eu l’occasion d’acquĂ©rir une connaissance aussi approfondie de l’Ă©ducation prĂ©scolaire et de son rĂŽle dans le dĂ©veloppement des enfants. L’atelier m’a donnĂ© l’occasion de me familiariser avec le prĂ©scolaire, ses valeurs et son importance pour le dĂ©veloppement des capacitĂ©s des enfants Ă  un Ăąge plus avancĂ© de leur vie.  

Cet atelier a Ă©tĂ© trĂšs agrĂ©able et enrichissant pour plusieurs raisons. D’une part, j’ai participĂ© autant que possible Ă  l’organisation et Ă  la planification de l’atelier. D’autre part, c’Ă©tait le premier atelier oĂč j’ai eu l’occasion de prĂ©senter un sujet. Cette expĂ©rience m’a donnĂ© l’assurance d’avoir la capacitĂ© de m’adresser Ă  un large public. De plus, cet atelier m’a donnĂ© confiance en moi et me motive Ă  prendre la parole dans des grands sĂ©minaires, ou ateliers, au nom de Nai Qala.

Lors de cet atelier, j’ai dĂ©couvert que les enseignants du prĂ©scolaire parlaient avec beaucoup d’intĂ©rĂȘt et de motivation des enfants et des classes prĂ©scolaires… Et ça m’a vraiment impressionnĂ©. 

J’ai beaucoup appris de cet atelier sur l’Ă©ducation des enfants, le contenu et la philosophie de l’Ă©ducation prĂ©scolaire, les routines et j’ai Ă©coutĂ© avec beaucoup d’intĂ©rĂȘt les histoires que les enseignants ont partagĂ©es sur leurs classes et leurs expĂ©riences quotidiennes avec les enfants. De plus, cet atelier a Ă©tĂ© trĂšs motivant pour moi et j’ai trouvĂ© que le personnel de Nai Qala et les enseignants sont trĂšs engagĂ©s et travaillent sans relĂąche pour promouvoir l’éducation des enfants dans les zones rurales, et maintenant je me sens plus que jamais engagĂ© Ă  travailler plus dur pour ces communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es. »  

L’origine de Nai Qala, son nom et la vision qui l’anime

La prĂ©sidente de Nai Qala, Taiba Rahim, Ă©voque les origines du nom de l’organisation.

« Aujourd’hui, j’aimerais partager comment l’Association Nai Qala a vu le jour. Tout d’abord, que signifie Nai Qala ? 

Nai (ني) dĂ©signe la plante du bambou. Mais Nai signifie aussi flĂ»te (l’instrument de musique). Qala signifie une ville fortifiĂ©e. Nai Qala est donc la « ville du bambou ». Les gens racontent qu’il y avait autrefois beaucoup de bambous dans cette vallĂ©e, mais il n’y en a plus aujourd’hui.

Cependant, il y a Ă©galement une autre histoire sur l’origine de Nai Qala. Nai Qala est situĂ© dans le district de Qara Bagh, dans la province de Ghazni ( au centre sud de l’Afghanistan). La dynastie Ghaznavid rĂ©gna sur Ghazni de 998 Ă  1030 – faisant partie d’un empire qui s’Ă©tendait en Inde.  

La lĂ©gende raconte qu’il y avait une prison dans la rĂ©gion de Nai Qala. Les voyageurs qui passaient dans cette rĂ©gion ont rapportĂ© avoir entendu le son des flĂ»tes artisanales – jouĂ©es par les prisonniers pendant les longues journĂ©es. Ainsi le nom de Nai Qala pourrait ĂȘtre liĂ© Ă  la « ville du bambou » ou Ă  la « ville des flĂ»tes ».

Mon pĂšre est nĂ© et a grandi dans la vallĂ©e de Nai Qala. MalgrĂ© sa riche histoire, la rĂ©gion est restĂ©e oubliĂ©e pendant des siĂšcles. Quand mon pĂšre Ă©tait enfant, Nai Qala n’avait ni Ă©cole, ni clinique, ni route et absolument aucune infrastructure. C’Ă©tait un berger humble et modeste, mais avec une grande vision. Je suis l’un de ses neuf enfants. Il Ă©tait convaincu que seule l’Ă©ducation nous permettrait de nous sortir de la pauvretĂ© et de l’isolement. 

Il a pris une dĂ©cision Ă  la fois courageuse et inhabituelle pour quelqu’un de cette rĂ©gion. Il a quittĂ© Nai Qala et s’est installĂ© dans une ville oĂč il Ă©tait possible pour ses enfants d’aller Ă  l’Ă©cole. Nous tous, les enfants, avons reçu une Ă©ducation dĂ©cente. J’en suis trĂšs reconnaissante et aujourd’hui, je tiens Ă  honorer mon pĂšre et Ă  poursuivre sa vision. 

En 2007, j’ai créé une association dans le but de construire des Ă©coles pour les milliers de filles et de garçons de ces rĂ©gions reculĂ©es. J’ai nommĂ© cette association Nai Qala parce que :

– Cette rĂ©gion rappelle certaines des grandes pĂ©riodes de l’histoire afghane – Ghazni Ă©tait une ville clĂ© dans les empires de Cyrus de Perse et d’Alexandre le Grand, c’Ă©tait un important centre commercial le long de la Route de la soie de la Chine vers l’Ouest ainsi que pendant la pĂ©riode Ghaznavid il y a mille ans. MĂȘme si notre pays traverse aujourd’hui une pĂ©riode de guerre difficile, nous, les Afghans, devons nous rappeler notre histoire pour nous aider Ă  rĂ©tablir notre identitĂ© et Ă  dĂ©velopper un sentiment de fiertĂ© Ă  notre Ă©gard….

– Je souhaite rendre hommage au village qui Ă©tait la maison de mon pĂšre et de ma mĂšre qui se sont si courageusement Ă©loignĂ©s du seul monde qu’ils connaissaient pour donner Ă  leurs enfants un avenir meilleur. Cela a dĂ» ĂȘtre un choix difficile….

– Je veux aussi me rappeler chaque jour qui je suis. Peu importe ce que je fais, oĂč que j’aille, oĂč que je rĂ©ussisse ou que j’Ă©choue, cela me rappelle constamment mon passĂ© – un village dĂ©sespĂ©rĂ©ment pauvre oĂč les enfants n’avaient rien Ă  rĂȘver ou Ă  espĂ©rer. 

Aujourd’hui, NQA a Ă©tendu ses activitĂ©s dans de nombreuses autres rĂ©gions rurales, mais je resterai toujours attachĂ©e Ă  ce village, et Ă  d’autres comme lui. Je reste engagĂ©e envers mon pays qui, je crois, a besoin de ma contribution si nous entendons donner un espoir pour l’avenir aux enfants de l’Afghanistan. »

Taiba Rahim
Présidente
Association Nai Qala


Formation pédagogique pour 10 enseignants des écoles de Waras

La faible qualitĂ© de l’enseignement dans les zones rurales reculĂ©es du pays est une constante prĂ©occupation pour Nai Qala qui s’est engagĂ©, cet hiver, Ă  soutenir Ă  nouveau un projet de formation.

AprĂšs avoir soutenu depuis 2016 des projets de formation continue des enseignants dans les Ă©coles construites par l’Association, Nai Qala s’est une fois encore engagĂ©e pour la qualitĂ© de l’enseignement au travers d’un nouveau projet. Ce programme, organisĂ© en partenariat avec une ONG française, vise Ă  amĂ©liorer les compĂ©tences en langues et en sciences fondamentales, ainsi que les aptitudes pĂ©dagogiques d’une dizaine d’enseignants des Ă©coles de Dewan et Safed Ghaow. 

Au cours des quatre derniĂšres dĂ©cennies, l’Afghanistan a souffert d’un grave conflit ; la guerre a dĂ©truit toutes les infrastructures et paralysĂ© le systĂšme Ă©ducatif. En mĂȘme temps, il faut se rappeler qu’avant mĂȘme la guerre, de nombreuses rĂ©gions du pays ont longtemps Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es par les gouvernements centraux afghans. L’investissement dans l’Ă©ducation a Ă©tĂ© limitĂ© Ă  certains centres urbains et de nombreuses autres rĂ©gions ont Ă©tĂ© oubliĂ©es. 

La mauvaise qualitĂ© de l’Ă©ducation est donc aujourd’hui un sujet de prĂ©occupation, rĂ©sultant Ă  la fois de la guerre et de l’isolement des zones rurales qui a prĂ©cĂ©dĂ©. Les principales raisons de ce problĂšme sont la pĂ©nurie d’enseignants professionnels, le manque de matĂ©riel pĂ©dagogique, l’environnement inappropriĂ© des salles de classe et les menaces Ă  la sĂ©curitĂ© dans certaines rĂ©gions. En outre, les rapports indiquent Ă©galement que l’approche centrĂ©e sur l’enseignant est toujours pratiquĂ©e et que les chĂątiments corporels peuvent ĂȘtre courants dans certaines Ă©coles.

MalgrĂ© les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le renforcement des capacitĂ©s des enseignants, plus de la moitiĂ© d’entre eux ne possĂšdent pas les qualifications et les compĂ©tences pĂ©dagogiques requises, ce qui est considĂ©rĂ© comme un dĂ©fi majeur pour une Ă©ducation de qualitĂ© en Afghanistan. Duria, une jeune enseignante qui a suivi le cours le confirme : « Je suis diplĂŽmĂ©e de la facultĂ© des sciences sociales, mais j’ai obtenu un poste de professeur de mathĂ©matiques Ă  l’Ă©cole de Dewan, car il n’y avait pas d’emploi en sciences sociales pour moi ».

Un partenariat avec une autre ONG

Le nouveau projet de Nai Qala a Ă©tĂ© menĂ© en partenariat avec l’ONG française AFRANE (AmitiĂ© Franco-Afghane), qui en 2002 dĂ©jĂ , avait signĂ© avec le MinistĂšre de l’Éducation des protocoles dans le but d’organiser des formations pour le personnel enseignant dans les Ă©coles qu’elle soutient. Chaque annĂ©e pendant les mois d’hiver, AFRANE organise une formation intensive pour les professeurs du district de Waras. La formation se dĂ©roule gĂ©nĂ©ralement de janvier Ă  mi-mars, lorsque les Ă©lĂšves n’ont pas cours en raison des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. Les enseignants sont accueillis depuis 2015 dans des locaux construits Ă  cet effet par AFRANE, et y sont nourris et logĂ©s car l’éloignement et la neige rendent impossibles les dĂ©placements quotidiens vers leur domicile. 

Une centaine de professeurs des Ă©coles du district participent Ă  cette formation hivernale durant laquelle ils sont non seulement logĂ©s en internat mais surtout formĂ©s en langues (dari, anglais), en sciences fondamentales (maths, physique) et informatique. La formation est dispensĂ©e par des formateurs qualifiĂ©s, en fonction du savoir-faire et du niveau de la centaine d’enseignants prĂ©sents, et comporte cinq heures d’enseignement par jour, conformĂ©ment au programme approuvĂ© par le ministĂšre de l’éducation et spĂ©cialement conçu pour amĂ©liorer les connaissances thĂ©oriques. Les enseignants reçoivent en outre un soutien personnalisĂ© le soir. Â«Â Comme les enseignants participants venaient de diffĂ©rentes Ă©coles du district de Waras, ce fut une excellente occasion d’Ă©changer nos idĂ©es et d’apprendre les uns des autres « , a commentĂ© M. Amir, lui aussi enseignant Ă  l’Ă©cole de Dewan.

10 enseignants d’écoles construites par Nai Qala en formation

Les 10 enseignants de Nai Qala du district de Waras qui ont profitĂ© de cette formation de renforcement des capacitĂ©s ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par les responsables du projet, en Ă©troite coopĂ©ration avec la direction de l’Ă©ducation provinciale. Les 10 enseignants de Dewan et Safed Ghaow, hommes et femmes, ont eu deux mois pour amĂ©liorer leurs connaissances acadĂ©miques et leur compĂ©tences pĂ©dagogiques. 

La plupart des enseignants ont suivi une formation trĂšs sommaire et/ou sans rapport avec la matiĂšre qu’ils enseignent ; aussi il n’est pas Ă©tonnant qu’ils montrent des lacunes importantes dans leur propre matiĂšre. Une rĂ©vision gĂ©nĂ©rale ne peut ĂȘtre que bĂ©nĂ©fique. Duria, la jeune enseignante avec une formation en sciences sociales, conclut aprĂšs 2 mois de formation : Â«Â Maintenant, je suis trĂšs fiĂšre et motivĂ©e d’amĂ©liorer mes connaissances et de continuer mon travail de professeur de mathĂ©matiques »

L’obtention d’une Ă©ducation de qualitĂ© est le fondement du dĂ©veloppement durable, c’est pourquoi l’augmentation du nombre d’enseignants qualifiĂ©s reste l’une des prioritĂ©s des objectifs du dĂ©veloppement durable et du ministĂšre de l’Ă©ducation. GrĂące Ă  ce programme plus de 750 Ă©lĂšves des Ă©coles de Dewan et Safed Ghaow bĂ©nĂ©ficieront de meilleures conditions d’apprentissage.

Les effets insoupçonnĂ©s du programme d’éducation de la petite enfance

Les cours d’Ă©ducation de la petite enfance reprĂ©sentent beaucoup plus que les premiĂšres Ă©tapes de l’apprentissage de la lecture, de l’Ă©criture ou du calcul.

En 2017, Nai Qala ouvrait deux classes pilote d’éducation de la petite enfance pour des enfants de 4 Ă  6 ans. Le grand succĂšs du projet a incitĂ© l’organisation Ă  Ă©tendre le projet Ă  7 autres villages en 2018. Les cours prĂ©parent non seulement le terrain pour l’apprentissage du calcul, de la lecture et de l’Ă©criture, mais offrent aussi des possibilitĂ©s de dĂ©velopper la crĂ©ativitĂ©, de s’amuser, de socialiser et d’apprendre des valeurs Ă©thiques et comportementales. 

« Mon petit doigt m’a dit que » … ou l’impact du programme d’Ă©cole maternelle de Nai Qala dans 9 villages de la province de Ghazni.

AprĂšs seulement quelques mois d’activitĂ©, des changements de comportement et d’attitude peuvent ĂȘtre observĂ©s chez les enfants frĂ©quentant la classe et leurs familles. Ce blogue vous offre un petit florilĂšge de changements concrets qui ont Ă©tĂ© suscitĂ©s par le programme d’Ă©ducation de la petite enfance, des petits changements qui ont dĂ©jĂ  un impact dans la vie des bĂ©nĂ©ficiaires. Ces courtes histoires sont Ă©numĂ©rĂ©es sans ordre d’importance, car chaque changement a une signification et une valeur diffĂ©rentes. Chaque exemple est rĂ©el, mais notre politique de confidentialitĂ© nous empĂȘche de compromettre le nom de nos sources et de nos bĂ©nĂ©ficiaires. C’est pourquoi mon petit doigt m’a dit…

  • Mon petit doigt m’a dit que les garçons et les filles ont beaucoup de plaisir Ă  jouer ensemble. Les activitĂ©s de jeux ouvrent la voie Ă  une plus grande Ă©quitĂ© entre les genres.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants apprennent la solidaritĂ©. Plusieurs enfants ont Ă©tĂ© vus en train de rĂ©conforter l’un d’eux sur le chemin de l’Ă©cole et portant le sac de celui qui s’Ă©tait Ă©gratignĂ© le genou. S’entraider est l’une des nombreuses valeurs Ă©thiques transmises dans le cadre du programme d’Ă©ducation Ă  la petite enfance.
  • Mon petit doigt m’a dit que les mamans sont surprises de voir que leurs enfants font moins de sottises quand ils sont Ă  la maison. Nous avons aussi entendu dire que certains jeunes garçons se comportent beaucoup mieux avec leur mĂšre depuis qu’ils ont commencĂ© Ă  participer aux cours . Le respect et la tolĂ©rance sont des compĂ©tences sociales fondamentales que les enfants acquiĂšrent Ă  l’Ă©cole.
  • Mon petit doigt m’a dit que les parents sont heureux de voir que leurs enfants mangent proprement Ă  la maison et finissent leur assiette sans se plaindre. 
  • Mon petit doigt m’a dit que les petits garçons qui jouent Ă  la dinette Ă  l’Ă©cole sont motivĂ©s pour aider Ă  faire la cuisine maison. Certains frĂšres et sƓurs plus ĂągĂ©s sont Ă©tonnĂ©s de voir le petit frĂšre aider la mĂšre Ă  ranger la table et Ă  faire la vaisselle. Le programme permet aux enfants de rĂ©soudre les problĂšmes de base qu’ils rencontrent tous les jours.
  • Mon petit doigt m’a dit que les chaussures de la famille et des invitĂ©s posĂ©es devant la porte d’entrĂ©e ne disparaissent plus mais sont fiĂšrement alignĂ©es. 
  • Mon petit doigt m’a dit que les pĂšres sont convaincus par le programme d’Ă©ducation de la petite enfance et qu’ils s’engagent Ă  100 %. Ils apportent du bois pour chauffer la classe.
  • Mon petit doigt m’a dit que les Lego et les jouets de construction ont beaucoup de succĂšs. Il s’agit d’un nouveau type de jouets pour les enfants des zones rurales Ă©loignĂ©es et d’un moyen idĂ©al de dĂ©velopper leur crĂ©ativitĂ© et leur imagination. Les jeux d’imitation (dĂźnette, marchande, mĂ©decin) sont Ă©galement trĂšs populaires chez les enfants. Les enfants qui participent aux cours profitent d’une atmosphĂšre amicale et agrĂ©able oĂč ils peuvent jouer en toute sĂ©curitĂ© et faire de nouvelles expĂ©riences.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants font le lien entre ce qu’ils apprennent Ă  l’Ă©cole sur l’environnement et ce qu’ils appliquent Ă  l’extĂ©rieur. Le programme pour la petite enfance vise Ă  sensibiliser les enfants Ă  leur propre personne, aux autres, aux objets qui les entourent, Ă  la sociĂ©tĂ© et Ă  la nature.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enseignants sont tous surpris de voir les progrĂšs de leurs jeunes Ă©lĂšves au quotidien. La participation aux cours d’éducation de la petite enfance renforce les capacitĂ©s d’Ă©coute, d’expression orale, de lecture, d’Ă©criture et de calcul, en fonction des capacitĂ©s de chaque enfant.
  • Mon petit doigt m’a dit que les parents ont l’esprit tranquille quand leurs enfants sont en classe et peuvent se consacrer pleinement Ă  leur travail pendant ce temps.
  • Mon petit doigt m’a dit que les enfants ne font pas l’idiot quand ils sont en classe. Ils se comportent aussi bien que des images.
  • Mon petit doigt m’a dit que l’Ă©cole a créé de nouvelles amitiĂ©s entre les enfants dont les familles ne se parlent plus… et que, par consĂ©quent, le dialogue reprend entre adultes.

Formuler des politiques pour appuyer une organisation forte

L’Ă©quipe de Kaboul a Ă©laborĂ© et peaufinĂ© une douzaine de politiques au cours des derniers mois.

Les politiques sont gĂ©nĂ©ralement des principes, des rĂšgles et des lignes directrices qu’une organisation formule et/ou adopte pour atteindre ses objectifs Ă  long terme. Les politiques, ainsi que leurs procĂ©dures inhĂ©rentes, sont conçues pour influencer et dĂ©terminer toutes les dĂ©cisions et les actions importantes, ainsi que toutes les activitĂ©s qui se dĂ©roulent dans le cadre des limites qu’elles Ă©tablissent. 

Une politique comme guide d’action 

Les politiques dĂ©crivent gĂ©nĂ©ralement les rĂšgles, elles fournissent des principes qui guident les actions, dĂ©finissent les rĂŽles et les responsabilitĂ©s, reflĂštent les valeurs et les croyances et Ă©noncent l’intention d’une organisation de faire quelque chose. Au cours des derniers mois, les employĂ©s de Nai Qala ont travaillĂ© sur une douzaine de politiques qui les soutiendront dans leur vie professionnelle quotidienne et qui guideront leurs actions dans la voie du dĂ©veloppement d’une organisation durable. 

Les politiques de Nai Qala couvrent divers domaines tels que le harcĂšlement, l’image Ă©thique, la collecte de fonds, le genre, la confidentialitĂ©, les achats, les ressources humaines, la finance, les mĂ©dias sociaux, les conflits d’intĂ©rĂȘts, la communication, etc. 

Travailler Ă  l’Ă©laboration de telles politiques a permis aux employĂ©s de se les approprier pleinement et de renforcer leur esprit d’Ă©quipe. Surtout, ces nouvelles politiques rendront l’administration plus facile et plus claire et permettront aux employĂ©s de Nai Qala de poursuivre les activitĂ©s centrales de l’organisation de façon plus efficace et efficiente.

Faciliter, promouvoir et faire la dĂ©monstration des droits de l’homme

Nai Qala contribue Ă  l’amĂ©lioration de la situation des droits humains en Afghanistan

La capacitĂ© de l’État afghan Ă  fournir des services essentiels comme l’Ă©ducation et les soins de santĂ© et Ă  respecter, protĂ©ger et rĂ©aliser les droits humains a ses limites. Les zones rurales isolĂ©es ont Ă©tĂ© traditionnellement nĂ©gligĂ©es par les administrations centrales successives de Kaboul et aujourd’hui, ces communautĂ©s isolĂ©es ressentent particuliĂšrement l’absence d’une rĂ©ponse forte de l’État. L’absence d’infrastructures et d’institutions de base, telles que les Ă©coles et les dispensaires, compromet la capacitĂ© de l’État Ă  assurer un bon niveau de santĂ© et d’Ă©ducation. Les Ă©coles et les cliniques, lĂ  oĂč elles existent, sont difficiles d’accĂšs pour la plupart des gens. Le personnel de ces institutions est souvent peu formĂ© et peu motivĂ©. Peu d’employĂ©s formĂ©s acceptent de travailler dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es oĂč les conditions de vie peuvent ĂȘtre difficiles. Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes aient quittĂ© le pays pour tenter d’amĂ©liorer leurs conditions de vie ailleurs, et cet exode rural constant aggrave la situation pour ceux qui restent, car il affaiblit le tissu social de ces communautĂ©s.

Les femmes et les filles sont toujours privées de leurs droits fondamentaux, confrontées à de multiples restrictions et discriminations, à des abus et à diverses formes de violence, tandis que les efforts visant à améliorer la condition de la femme se heurtent à une opposition constante. Les rÎles des femmes et leur potentiel en tant que contributrices au développement social et économique sont encore insuffisamment pris en compte.

 Droit Ă  l’Ă©ducation

L’Ă©ducation est un droit de l’homme, inscrit dans la DĂ©claration universelle des droits de l’homme et dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Chaque fille et chaque garçon devrait avoir droit Ă  une Ă©ducation de qualitĂ© afin d’avoir plus de chances dans la vie, y compris des dĂ©bouchĂ©s professionnels, une meilleure santĂ© et Ă©galement de participer au processus politique. Une Ă©ducation de base est Ă©galement importante pour garantir que tous les individus soient conscients de leurs droits.

En Afghanistan, 28 % des enfants d’Ăąge scolaire ne sont pas scolarisĂ©s et seulement 18 % des filles de 15 ans et plus sont lettrĂ©es. Notre travail sur les causes profondes de la faible frĂ©quentation ou de l’absence de frĂ©quentation scolaire des enfants, en particulier des filles, permet de remĂ©dier Ă  l’absence de conditions d’apprentissage dĂ©centes telles que l’absence de bĂątiments scolaires adĂ©quats, la faible qualification des enseignants, l’absence d’installations sanitaires (surtout pour les filles menstruĂ©es), l’absence de mur de sĂ©paration, tout en empĂȘchant en mĂȘme temps les enfants d’abandonner l’Ă©cole, en menant des entretiens de motivation avec leurs parents et la communautĂ©, en proposant des cours prĂ©-primaire, en rĂ©duisant la distance qui les sĂ©pare des Ă©coles dans les rĂ©gions rurales reculĂ©es.

Droit à la santé

De mĂȘme que pour l’Ă©ducation, la santĂ© est un droit de l’homme inscrit dans la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ainsi que dans le Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels. Le droit de tout individu Ă  la santĂ© signifie que chacun a droit au meilleur niveau de santĂ© physique et mentale possible, ce qui inclut l’accĂšs Ă  tous les services mĂ©dicaux, aux installations sanitaires, Ă  une alimentation suffisante, Ă  un logement dĂ©cent, Ă  des conditions de travail salubres, et a un environnement propre.

Alors qu’en Afghanistan, 91 enfants sur 1000 meurent avant leur cinquiĂšme anniversaire, nous nous efforçons d’amĂ©liorer les conditions sanitaires en installant un centre de santĂ© (dispensaire) qui amĂ©liore la santĂ© des femmes et des enfants, et la couverture vaccinale et fournit les soins de base Ă  une population de plus de 20’000 habitant-e-s. Les enseignants de Nai Qala ont reçu une formation sur les principes d’hygiĂšne de base ; ils transmettent le message Ă  leurs Ă©lĂšves et les jeunes qui participent aux cours d’Ă©ducation prĂ©scolaire apprennent pourquoi et comment se laver les mains. Plusieurs initiatives de jardinage sont encouragĂ©es pour amĂ©liorer l’Ă©tat nutritionnel de toute la famille.

Donner aux gens les moyens d’exercer leurs droits

Si l’objectif principal de nos enseignants est d’enseigner aux enfants, nous voulons aussi saisir l’occasion d’aider les communautĂ©s Ă  comprendre le concept des droits humains, ou pourquoi il est important de remettre en question les conceptions anciennes et encourager la formation des filles. Nous voulons que nos enseignants abordent des questions telles que l’Ă©ducation, la santĂ© et l’Ă©galitĂ© avec les anciens du village et d’autres personnes. Il faut du temps pour que les gens acceptent de nouvelles idĂ©es, mais ils ont montrĂ© un intĂ©rĂȘt surprenant jusqu’Ă  prĂ©sent.

L’Ă©galitĂ© des sexes, consacrĂ©e par l’article premier de la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, est au cƓur des activitĂ©s de Nai Qala. La vision de Nai Qala est  » Une sociĂ©tĂ© Ă©duquĂ©e, en bonne santĂ© et bien Ă©quilibrĂ©e dans laquelle les femmes et les hommes mĂšnent les changements sociaux, culturels et Ă©conomiques d’une maniĂšre inclusive qui permet Ă  leurs enfants – garçons et filles – de s’Ă©panouir « . Notre chemin pour rĂ©aliser notre vision est inclusif, en convaincant patiemment les aĂźnĂ©s, les pĂšres, les hommes. Notre objectif est d’induire de petits changements dans la sociĂ©tĂ© en dĂ©veloppant les capacitĂ©s, les opportunitĂ©s et les ressources des communautĂ©s locales afin que les hommes, les femmes, les garçons et les filles puissent participer sur un pied d’Ă©galitĂ© Ă  la vie et aux dĂ©cisions familiales et Ă©largir leurs domaines d’opportunitĂ©s. Nous encourageons la participation des femmes dans la sociĂ©tĂ©, au mĂȘme titre que les hommes, dans la prise de dĂ©cisions sur les questions qui les concernent, comme l’Ă©ducation de leurs enfants, la santĂ© de tous les membres de la famille et le revenu Ă©conomique familial, ainsi que la participation de la communautĂ© entiĂšre aux dĂ©cisions collectives telles que la construction, l’utilisation et la gestion des Ă©coles locales ou du dispensaire.

Les droits de l’homme sont interdĂ©pendants, indivisibles et intimement liĂ©s. Cela signifie que la violation du droit Ă  la santĂ© peut entraver l’exercice d’autres droits de l’homme, tels que le droit Ă  l’Ă©ducation ou le droit au travail, et vice versa. Sans Ă©ducation, il est moins probable de trouver un emploi bien rĂ©munĂ©rĂ© et un logement dĂ©cent, de participer au processus dĂ©mocratique ou de reconnaĂźtre la valeur de l’Ă©ducation pour les gĂ©nĂ©rations futures. Selon la Banque mondiale, il est prouvĂ© que les citoyens instruits se soucient davantage de l’environnement, sont plus tolĂ©rants envers ceux qui sont diffĂ©rents et sont plus enclins Ă  lutter pour l’Ă©galitĂ© des sexes. GrĂące Ă  ses initiatives Ă©ducatives et Ă  ses actions axĂ©es sur la santĂ©, toutes soutenues par une approche inclusive, Nai Qala s’efforce de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et de promouvoir les droits de l’homme.

Vernissage de l’exposition de photo de Nai Qala

C’est dans une salle de l’ACKU pleine Ă  craquer que s’est dĂ©roulĂ©e la cĂ©rĂ©monie d’ouverture de l’exposition de photo de Nai Qala.

Le 14 novembre, plus de 300 personnes se sont rassemblĂ©es dans une salle comble du Centre afghan de l’UniversitĂ© de Kaboul (ACKU) pour assister Ă  la cĂ©rĂ©monie d’ouverture de l’exposition de photos sur le pouvoir de l’Ă©ducation dans les rĂ©gions rurales isolĂ©es d’Afghanistan. Le directeur de l’ACKU, M. Abdul Wahid Wafa, Mme Fiona Gall d’ACBAR et Taiba Rahim, prĂ©sidente de l’Association Nai Qala ont prononcĂ© des discours sur l’importance de l’Ă©ducation tandis que Haris Coussidis, photographe et auteur des plus de 50 photos affichĂ©es sur les murs du Centre, a partagĂ© sa vision du projet moyennant un message enregistrĂ©. M. Wafa a rĂ©sumĂ© l’esprit de l’Ă©vĂ©nement en dĂ©clarant que  « l’exposition traite de l’espoir de la nouvelle gĂ©nĂ©ration d’Afghanistan et de la vie simple des habitants des rĂ©gions centrales du pays avec une perspective trĂšs positive pour le futur des enfants« .

Un discours inspirant et pourvoyeur d’espoir

Dans la salle de l’ACKU, on pouvait voir plusieurs jeunes femmes portant un foulard rouge, anciennes Ă©lĂšves de l’Ă©cole Nai Qala qui, ce jour-lĂ , jouaient fiĂšrement le rĂŽle d’hĂŽtesses. Shegufa, qui avait Ă©tĂ© Ă©lĂšve dans le village de Nai Qala et qui Ă©tudiait en plein air jusqu’Ă  ce qu’une Ă©cole y soit construite, a revĂȘtu le rĂŽle de modĂ©ratrice et incarnĂ© le message de l’Association, qui est l’espoir et la responsabilisation des filles. Shegufa, pour sa part, a tĂ©moignĂ© de l’exemple inspirant donnĂ© par la prĂ©sidente de Nai Qala qui « montre par ses actions que les femmes peuvent ĂȘtre Ă©gales aux hommes dans la communauté« . Shegufa, a soulignĂ© que « la prĂ©sidente a Ă©mu l’auditoire et donnĂ© de l’espoir du fait que les activitĂ©s dans ces rĂ©gions Ă©loignĂ©es sont sans prĂ©cĂ©dent« .

Le discours de la prĂ©sidente de Nai Qala a marquĂ© de son empreinte de nombreux participants qui ont assistĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie, comme Nadia :  » Mme Rahim est vraiment une inspiration pour tous les jeunes Afghans. Son discours a mis l’accent sur la responsabilisation, l’unitĂ©, l’espoir et l’engagement, la solidaritĂ© pour rĂ©ussir, et ne jamais perdre espoir et toujours ĂȘtre optimiste quant Ă  l’avenir. Poursuivre sa vision est une façon de renforcer et de respecter les droits humains fondamentaux dans notre pays et de donner une image diffĂ©rente de l’Afghanistan. Je suis heureuse d’avoir Ă©tĂ© l’une des participantes au vernissage de cette exposition enrichissante et vraiment stimulante. » Un jeune homme qui s’est exprimĂ© devant le public a dĂ©clarĂ© avec Ă©motion : « J‘ai perdu mon pĂšre l’annĂ©e derniĂšre, je pensais que le monde Ă©tait fini… aujourd’hui, je sens que c’est un nouveau jour avec une lueur d’espoir« .

La majoritĂ© de l’auditoire Ă©tait composĂ©e de jeunes universitaires qui sont partis de la cĂ©rĂ©monie inspirĂ©s par les discussions et motivĂ©s par un espoir renouvelĂ© pour leur pays.

L’exposition « Espoir, dignitĂ© et engagement : Le pouvoir de l’Ă©ducation », 52 photos de Haris Coussidis pour l’association Nai Qala sur le rĂŽle de la reconstruction et de l’Ă©ducation dans des districts reculĂ©s de la province de Bamyan, est Ă  voir Ă  l’ACKU, Ă  Kaboul, jusqu’au 31 dĂ©cembre.

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Expo photo Ă  Kaboul

Nai Qala s’expose Ă  Kaboul du 14 au 30 novembre 2018.

L’Association Nai Qala est fiĂšre et reconnaissante de pouvoir prĂ©senter une exposition de photographies en partenariat avec le Centre Afghanistan de l’UniversitĂ© de Kaboul (ACKU), Ă  Kaboul, la capitale de l’Afghanistan. A travers cet Ă©vĂ©nement, Nai Qala prĂ©sentera le travail de l’association dans les zones rurales d’Afghanistan et aura notamment l’occasion de sensibiliser la capitale aux dĂ©fis et aux espoirs des communautĂ©s rurales.

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Nutrition et jardinage

Améliorer le statut nutritionnel en promouvant le jardinage

Bien que l’attention soit concentrĂ©e sur les transitions politiques et sĂ©curitaires du pays, la malnutrition est une prĂ©occupation majeure en Afghanistan. Parce que l’absence d’une nutrition adĂ©quate a des effets cruciaux Ă  long terme sur les individus et sur le dĂ©veloppement social et Ă©conomique, le statut nutritionnel mĂ©rite l’attention et des actions appropriĂ©es.

Une enquĂȘte nationale, menĂ©e conjointement par le ministĂšre de la santĂ© publique, l’UNICEF et l’universitĂ© Aga Khan, fournit un Ă©tat des lieux du statut nutritionnel des femmes, enfants, adolescents et personnes ĂągĂ©es [1]. On y apprend notamment que le pays affiche l’un des taux de retard de croissance (« stunting » ; rapport poids/Ăąge) les plus Ă©levĂ©s au monde, avec 41% des enfants de moins de cinq ans affectĂ©s. Le retard de croissance est un signe de dĂ©nutrition chronique pendant les pĂ©riodes de croissance les plus critiques. Un retard de croissance empĂȘche les enfants d’atteindre leur potentiel; les enfants touchĂ©s sont plus susceptibles de contracter des maladies et ont moins de succĂšs Ă  l’Ă©cole.

La carence nutritionnelle chronique en Afghanistan est en grande partie le rĂ©sultat d’une mauvaise alimentation. Une diversitĂ© alimentaire inadĂ©quate et des quantitĂ©s insuffisantes de nourriture, associĂ©es Ă  une mauvaise hygiĂšne, reprĂ©sentent des risques pour la santĂ© et sont une cause de mortalitĂ© chez les enfants plus ĂągĂ©s. Lorsque les mĂšres ont un rĂ©gime alimentaire inadĂ©quat, un cycle vicieux se crĂ©e; les nourrissons souffrant de malnutrition grandissent pour devenir des mĂšres avec un retard de croissance, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration.

Les projets de Nai Qala comme porte d’accĂšs Ă  d’autres actions axĂ©es sur la nutrition

Les mauvaises pratiques d’alimentation sont courantes en Afghanistan et ne sont pas seulement un rĂ©sultat de la pauvretĂ©, mais aussi des connaissances limitĂ©es des familles ou de la façon dont les normes sociales influencent les dĂ©cisions. Le personnel du dispensaire de Nawur est formĂ© pour aider les femmes Ă  acquĂ©rir les connaissances et les informations nĂ©cessaires pour adopter de saines habitudes alimentaires.

Les classes d’éducation de la petite enfance sont aussi un moyen de transmettre des messages de prĂ©vention liĂ©s Ă  la santé ; les enfants y apprennent par exemple Ă  se laver les mains avant de prendre, en commun, le repas.

Plusieurs types d’actions peuvent ĂȘtre entreprises afin de remĂ©dier Ă  certaines causes de la malnutrition. Les infrastructures communautaires construites par Nai Qala reprĂ©sentent un tremplin formidable permettant de faire passer des messages positifs de prĂ©vention santĂ©.

Des plantations de carottes aux alentours du dispensaire de Nawur

Les vertus de la vitamine A ne sont plus Ă  prouver; prĂ©vention de la cĂ©citĂ© ou renfort des dĂ©fenses immunitaire, en particulier celles des enfants. Carottes, abricots, Ă©pinards, ou encore les Ɠufs sont des aliments source de vitamine A qui font partie d’une alimentation saine et diversifiĂ©e pour les enfants dans de nombreuses rĂ©gions du monde. Malheureusement, mĂȘme les rĂ©gimes les moins variĂ©s sont encore hors de portĂ©e pour plus des deux tiers des nourrissons et des jeunes enfants dans les pays Ă  faible revenu et les rĂ©gions reculĂ©es du centre de l’Afghanistan ne font pas exception. Pour augmenter les chances de survie des enfants, amĂ©liorer leur dĂ©veloppement et prĂ©venir le retard de croissance, des interventions nutritionnelles doivent ĂȘtre mises en place pendant la grossesse de la mĂšre et les premiĂšres annĂ©es de la vie de l’enfant. En Afghanistan, on estime que plus de 80% des enfants reçoivent des supplĂ©ments en vitamine A au cours de leurs deux premiĂšres annĂ©es de vie [2], et les jeunes enfants des environs du dispensaire de Nawur profitent des campagnes nationales de supplĂ©mentation. Les jeunes mĂšres et la population profitant du dispensaire reçoivent aussi des conseils de jardinage et des semences de lĂ©gumes. On a pu constater ainsi une multiplication des plants de carottes dans les jardins familiaux de la rĂ©gion, une source importante de vitamine A pour petits et grands.

CompĂ©tition de jardinage Ă  l’école

L’Ă©cole Zeera Gag, construite il y a quelques annĂ©es par l’Association Nai Qala, est aujourd’hui l’un des rares coins de verdure de la rĂ©gion et reprĂ©sente une source d’inspiration pour toute une population. Chaque classe participe Ă  une compĂ©tition de jardinage. Les enfants font pousser des lĂ©gumes et plantent des arbres fruitiers, s’assurent qu’ils soient bien irriguĂ©s et s’occupent avec soin du terrain qui leur est attribuĂ©. Les enfants sont heureux que leur Ă©cole ait un environnement aussi vert et propre, et sont aussi trĂšs fiers de voir le rĂ©sultat de leur dur labeur. C’est incroyable de voir comment la culture et l’intĂ©rĂȘt pour l’alimentation ont changĂ©. Les enfants encouragent leurs parents Ă  cultiver des lĂ©gumes chez eux aussi.

« Cinq de mes enfants vont Ă  l’Ă©cole de Zeera Gag. Depuis qu’ils ont commencĂ© l’Ă©cole, ma vie a changĂ©: ils rentrent propres, tombent rarement malades, et sont trĂšs motivĂ©s pour planter des lĂ©gumes et des arbres Ă  la maison. Maintenant nous avons beaucoup de lĂ©gumes dans notre jardin, notre alimentation a changĂ© et nous avons pris l’habitude de manger des aliments plus variĂ©s, je vois mes enfants heureux, cela nous rend heureux … »  tĂ©moigne Zahra, mĂšre de 7 enfants.

Le jardinage comme solution à la malnutrition ?

Les rĂ©sultats d’une Ă©tude financĂ©e par UKAid [3] montrent que la possession de terres irriguĂ©es et de parcelles de jardin est positivement associĂ©e avec la diversitĂ© alimentaire des mĂ©nages.

Les recommandations de la FAO et l’OMS mettent l’accent sur les bienfaits de la diversification alimentaire pour lutter contre de nombreuses maladies liĂ©es Ă  la nutrition. La diversitĂ© alimentaire est utilisĂ©e pour Ă©valuer la qualitĂ© de l’alimentation et la sĂ©curitĂ© alimentaire. Le jardin potager est un support pratique pour amĂ©liorer le contenu nutritionnel de l’alimentation et, en fin de compte, amĂ©liorer la santĂ© des populations locales. La prĂ©sence d’infrastructures communautaires ou encore les petites actions de Nai Qala qui encouragent le jardinage par la communautĂ© sont une contribution concrĂšte Ă  l’amĂ©lioration de l’état de santĂ© des populations locales.

[1] National Nutrition Survey Afghanistan (2013): https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Report%20NNS%20Afghanistan%202013%20%28July%2026-14%29.pdf

[2] https://data.unicef.org/topic/nutrition/vitamin-a-deficiency/

[3] Kawsary, R., Zanello, G. and Shankar, B. (2018) The Role of Irrigation in Enabling Dietary Diversity in Afghanistan, LANSA Working Papers Vol 2018 No 26, IDS: Brighton

Children with carrots afghanistan